[Dans un champs de marguerites infini placé sous un ciel d'un bleu impossible, un jeune garçon court à la poursuite d'un Golden Retriever et passe devant un panneau "Bienvenue à Coeur d'Coeurs, 1802"]
Narrateur: A ce moment précis dans la ville de Coeur d'Coeurs, jeune Ned était âgé de 9 ans, 27 semaines, 6 jours et 3 minutes. Son chien, Digby, était âgé de 3 ans, 2 semaines, 6 semaines, 5 heures et 9 minutes. Et pas une minute de plus. [Digby court directement sur l'autoroute et est renversé par un semi-remorque. Ned tombe à genoux devant son chien mort et délicatement touche son visage: Digby se relève immédiatement et retourne en courant dans le champ, alors que Ned le regarde surpris]
Narrateur: C'est à ce moment précis que jeune Ned découvre qu'il n'est pas comme les autres enfants : ni comme qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. Jeune Ted pouvait toucher les choses mortes et les ramener à la vie. [Ned suit Digby, sans savoir, qu'après une minute, un écureuil était tombé d'un arbre,mort.]
[DANS LA CUISINE DE NED: une mouche se pose sur le rebord de la fenêtre et la mère de Ned l'écrase. Alors qu'elle va préparer une tarte, Ned touche la mouche morte : elle se secoue et s'envole. La mère de Ned met un minuteur en route après avoir mis la tarte au four.]
Narrateur: Ce don était un don qui lui avait été donné, mais par personne en particulier. Il n'y avait pas de boîte, pas d'instructions, pas de garanties du constructeur : il était juste là. Les conditions d'utilisation ne furent pas immédiatement claires, ni d'une importance immédiate: jeune Ned était amoureux. Elle s'appelait Chuck. A ce moment précis, elle était âgée de 8 ans, 42 semaines, 3 heures et 2 minutes. Jeune Ned ne pensait pas qu'elle fut née, éclose ou conçue de quelque manière que ce soit : Chuck était arrivée prête et entière de l'usine de la vie Play-Doh.
[DANS LE JARDIN DE CHUCK: Ned, déguisé en ptérodactyle et Chuck dans son costume de dinosaure se sourient méchamment l'un à l'autre.]
Narrateur: Dans leur imagination, jeune Ned et une fille appelée Chuck conquièrent le monde. [La ville en Play-Doh s'anime et fuit effrayée par Ned et Chuck, qui écrasent joyeusement la communauté.]
[DANS LA CUISINE DE NED: sa mère dépoussière Ned avec un balai]
Narrateur: Longtemps après que leur rendez-vous de jeux soit terminé, jeune Ned reste sous le charme de Chuck... Jusqu'à ce qu'un vaisseau sanguin du cerveau de sa mène n'éclate, la tuant instantanément. [La mère de Ned tombe en arrière, morte; Ned touche sa joue avec hésitation et elle revient à la vie]
La mère de Ned: J'ai du glisser - quelle gourde. La minuterie n'a pas sonné? [se lève et se dirige vers le four]
Narrateur: Le don du jeune Ned avait ceci de particulier qu'il était assorti d'une ou deux clauses restrictives. [Au bout d'une minute, la minuterie se met à sonner. Ned regarde par la fenêtre et voit le père de Chuck tomber en arrière, mort; sa mère suit son regard et, en état de choc, lâche la tarte] C'était un don qui ne donnait pas seulement... il prenait. Le jeune Ned découvrit alors qu'il pouvait seulement ramener les mort à la vie pour un minute sans que cela n'ait de conséquences; plus longtemps, et quelqu'un d'autre devait mourir.
[LA NUIT: Ned regarde par la fenêtre de sa chambre pendant que l'ambulance emmène le père de Chuck; sa mère prépare son lit]
Narrateur: Dans le grand ordre universel des choses, le jeune Ned avait échangé la vie de sa mère pour celle du père de Chuck.
Mère de Ned: Allez, viens mon grand, au lit.
Narrateur: Mais il y avait une autre chose sur le toucher des morts que le jeune Ned ne savait pas... et qu'il appris de la façon la plus tragique... [alors que Ned s'allonge dans son lit, sa mère l'embrasse sur le front, elle tombe par terre, morte; Ned la touche sans résultats] Au premier toucher: la vie. Au second: la mort, pour toujours.
[CIMETIERE: Jeune Ned est entouré par sa famille lors de l'enterrement de sa mère]
Prêtre: Il me fait reposer sur de verts pâturages; Il me dirige vers ...
Narrateur: Après une bref période de deuil, le père du jeune Ned envoya son fils dans un pensionnat, et disparut à tout jamais. [de l'autre côté du cimetière il y a un autre enterrement pour le père de Chuck; c'est un enterrement juif administré par un rabbin]
Narrateur: Chuck fut accueillie par ses tantes Lily et Vivian, un duo célèbre de nageuses synchronisées: elles partageaient des troubles de la personnalité assortis et un amour immodéré pour le fromage. [Ned et Chuck se regardent et se rejoignent à mi-distance des deux enterrement pour s'embrasser]
Narrateur: Aux enterrements de leur parent respectif, étourdis par le deuil, la curiosité et les hormones, le jeune Ned et une fille appelée Chuck eurent leur premier et seul baiser. Après la mort de sa mère, Ned évita de s'attacher aux autres, par peur de ce qui arriverait si quelqu'un auquel il tenait venait à mourir. [Le soleil jaune à l'arrière-plan se transforme en tarte à la fraise; le plan s'élargie pour révéler la boutique de tartes de Ned, le Pie Hole]
Narrateur: Et il devint obsédé par les tartes. Nous voilà 19 ans, 34 semaines, 1 jour et 59 minutes plus tard, aussi dénommé "l'instant présent". Le Jeune Ned est devenu Le Pâtissier. Et c'est ici qu'il fait ses tartes: les pêches ne brunissent jamais, les fruits morts, dans sa main, murissent à un point et conservent leur saveur à tout jamais... tant qu'il ne les touche qu'une seule fois.
Olive: Chaque jour, je choisis une tarte, je concentre tout mon amour sur cette tarte. Car si je l'aime, quelqu'un d'autre l'aimera, et tu sais quoi? A la fin de la journée, j'ai vendu plus de cette tarte là qu'aucune autre tarte de la pâtisserie.
Emerson: Ah oui? Et aujourd'hui tu aimes laquelle?
Olive: Celle à la Rhubarbe.
Emerson: Je reste sur la trois prune, à la crème.
Narrateur: Emerson Cod était l'unique gardien du secret du Pâtissier. Et voici comment il était devenu l'unique gardien du secret du Pâtissier: un détective privé, Mr. Cod avait rencontré le Pâtissier quand son Pie Hole était au bord de la faillite.
[Emerson poursuit un suspect sur le toit. Quand le suspect râte son saut et atterit plusieurs étages plus bas sur une poubelle, il meurt; mais en rebondissant, son corps entre en contact avec Ned, qui sortait les poubelles, et revient à la vie. Ned le retouche pour le faire mourir, puis lève les yeux et voit Emerson.]
Narrateur: Mr. Cod proposa une alliance: les meurtres son bien plus faciles à résoudre quand vous pouvez demander à la victime qui l'a tué.
Ned: Je t'ai déjà dit de ne pas utiliser le mot "zombie": c'est irrespectueux, tituber et manger le cerveau des autres, c'est pas ça qu'ils font. Et les "non-morts", personne n'a envie d'être non-quelque chose. Pourquoi commencer une phrase par la négative? C'est comme dire "Je ne suis pas contre": tu dis juste que "tu es d'accord".
Emerson: Est-ce qu'avec "mort-vivant" tu serais plus à l'aise?
Ned: Tu es soit vivant soit mort: quand tu es en vie, tu es vivant, quand tu es mort, c'est ce que tu es; mais quand t'es mort et puis que tu ne l'es plus, tu es re-vivant. "Les revivants", ça te dirait pas toi? C'est assez joli, non?
Emerson: On pourrait penser que tu fais de la narcolepsie.
Ned: Je souffre d'attaques soudaines et incontrôlables de sommeil profond?
Emerson: C'est quoi le mot?
Ned: La nécrophilie.
Emerson: Les mots qui se ressemblent se mélangent tous dans ma tête.
Olive: [s'incrustant] Moi aussi! Je pensais que masturbation ça voulait dire "mâcher ses aliments". [ils la regarde bizarrement] Nan, mais c'est fini, c'était avant...
Ned: Tu peux fermer derrière toi? [Olive part]
Emerson: Alors ça te dit ou pas de saisir taa chance? Il y a un chien qui est gravement mouillé.[Digby lève la tête et geint]
Ned: Quel genre de chien?
Emerson: Une chienne qui va mourir: un futur cadavre du nm de Cantaloupe. Ils veulent la piquer sous prétexte qu'elle aurait tué son maitre.
Ned: Sous "prétexte", c'est-à-dire?
Emerson: Quelqu'un a piégé Cantaloupe. On lui a lis un bout de son maitre dans la gueule.
Ned: Hein?
Emerson: Hé, doux comme un angeau d'après la famille.[Il montre la photo d'un Chow Chow à Ned]
Ned: Même si c'est un Chow Chow, la race qui se retourne le plus souvent contre sin maitre?
Emerson: Hé, Hé, c'est du racisme que tu fais! Réfléchis: si le chien est innocent, il y a meurtre et s'il y a meurtre, il y a récompense.
Narrateur: Voici les faits : un certain Leonard Gaswind, 39 ans, 42 semaines, 5 jours, 3 heures et 26 minutes est retrouvé mort dans son bureau, le visage déchiqueté par un chien. Son chien, Cantaloupe, est la fois le seul témoin et unique suspect du meurtre. [REFUGE POUR ANIMAUX: Cantaloupe est enfermé dans une cage. MONTAGE: affiche de Leonard Gaswint annonçant une récompense de 20,000 dollars] Convaincu de son innocence, la famille Gaswind offrait alors une forte récompense à qui trouverait le vrai coupable.
[BUREAU DE LA MORGUE: le légiste lève les yeux vers Emerson et Ned]
Légiste: [à Ned] L'expert canin, c'est vous.
Ned: hein-hein.
Coroner: On a déjà eu un expert canin.
Ned: Hé bien, heu, je suis l'autre.
Légiste: Mmm-hmm.
[MORGUE: Ned jette un coup d'œil au corps, se trouvant sous un drap]
Emerson: Quel tête il a?
Ned: Ca va, mais un seuil de tolérance assez élevé, alors tu dois prendre ce que je dis avec des pincettes.
Emerson: [regarde et grimace] C'est pas des pincettes qu'il faut là, c'est au minimum une pelleteuse king size
Ned: Il n'y est pour rien lui.
Emerson: Il n'empêche que c'est traumatisant.
Ned: Pour qui?
Emerson: Moi. Lui aussi surement, And I’m sure him, mais moi surtout. Je vais t'attendre dehors.[Emerson part. Ned lance son minuteur et touche le corps: il se redresse sur un épaule, plutôt sympa pour un gars dont il manque toute la joue droite.]
Leo Gaswint: Bonjour.
Ned: Désolé de vous déranger, Mr. Gaswint. Ou Léonard si vous préférez…
Leo Gaswint: Leo!
Ned: Leo, hmmm, votre état ici, c'est… [montre sa joue]
Leo Gaswint: [imitant Ned] J'ai quelque chose juste là?
Ned: Non. Juste là, y a rien.
Leo Gaswint: Saleté de chien …
Ned: Cantaloupe?
Leo Gaswint: Non, non, Cantaloupe est doux comme un agneau. C'est ce Rottweiler: ma secrétaire a lâché son chien sur moi. Elle m'en veut depuis le dernier réveillon de Noël. Vous savez, c'est une drôle d'histoire, je... [Ned touche Leo qui retourne à son état de corps inanimé immédiatement; Ned sort de la pièce]
Légiste: Alors c'est le Chow Chow?
Ned: Non, la secrétaire. Avec son Rottweiler.
Légiste: Mmm-hmm.
[REFUGE POUR CHIENS: Cantaloupe est libérée]
Narrateur: Réhabilitée, et sa condamnation à la peine capitale levée, Cantaloupe fut libérée et la secrétaire et son Rottweiler furent trainés devant les tribunaux.
[APARTMENT D'OLIVE: Elle regarde la télé avec Digby. A l'écran, on peut voir la secrétaire et un chien muselé emmenés par les autorités]
Présentatrice TV: Un anonyme An anonymous a permis d'élucider le meurtre d'un entrepreneur du Michigan qu'on croyait jusque là victime d'un animal de la famille. La vérité est toutefois bien plus tragique...
Narrateur: Olive Snook, appréciait la compagnie de Digby: C'était un substitue à la relation humaine qu'elle aurait aimé nouer avec le Pâtissier. Ses tentatives d'approche désespérées d'un être aussi décalé le terrifiaient. Mais cela n'empêchait pas Olive d'essayer.
[Quelqu'un frappe à la porte; elle ouvre à Ned et le laisse entrer]
Olive: Alors, cette convention?
Ned: Très conventionnelle. Alors, Digby?
Olive: Névrosé. Il veut qu'on s'occupe de lui. Tu le caresse? [Elle le pousse gentiment avec son doigt; il recule] Peut-être que si tu le caressais de temps en temps, il irait mieux.
Ned: Mais je le caresse. Mais comme je suis allergique je ne le touche pas, mais c'est pareil.
Olive: Tu le caresse avec quoi? Tu prends un bâton?
Ned: Y en a un c'est vrai, mais il est plutôt là pour tenir un petit appareil à caresser. [Alors qu'Olive continue d'avancer, Ned, lui, continue de reculer, finissant par trébucher sur la table basse]
Olive: Un chien a besoin qu'on le touche. [d'un air de séduction] Tout le monde a besoin d'être touché.
Ned: Toi, tu le touche... et d'autres gens aussi.
Olive: Oui, mais c'est ton chien. [Elle monte sur la table basse, prend ses mains et les place sur ses épaules] Tu touches des choses?
Ned: [inconfortable] Bien sûr, mais heu, je touche à plein de choses.
Olive: Avec affection...C'est quand la dernière que quelqu'un t'a touché avec affection?
Ned: [bégayant] On me touche. Tu me donnes la laisse de Digby? [Olive abandonne et va dans la cuisine; Ned se tourne vers Digby] Ca te fait rien que je ne te touche pas? [Digby geint en réponse]
Narrateur: C'est alors que surgit l'évènement qui allait tout bouleverser… [Ned se tourne vers la TV et voit les images d'une femme que l'on retire de l'océan]
Présentatrice TV: Ce fait divers, le corps d'une jeune femme qui aurait été assassinée dans un navire de croisière a été repêché en mer. L'identité de la victime qui n'a pas été révélée...
Narrateur: Le Pâtissier écoutait passionnément l’information sans réaliser qu'il avait cessé de respirer. Il était hanté par la femme sans nom qui avait perdue la vie en pleine mer.
Olive: C'est bon, la voilà ta laisse.
Narrateur: Mais il ne savait pas pourquoi.
[DANS LA CUISINE DU PIE HOLE: Ned caresse Digby à l'aide d'une main en bois attachée à un bâton, en regardant les infos]
Présentatrice TV: Son nom n'ayant toujours pas été révélé, nous savons très peu de choses de la victime qui, semble-t-il, voyageait seule lorsqu'elle a été assassinée sur un paquebot au retour d'une croisière sous les Tropiques quelque part entre les Etats-Unis et Tahiti. Le capitaine du navire a d'abord attribué la mort à l'accident laissant entendre que qu'elle avait pu se blesser en rentrant d'une soirée tardive...
[Quelqu'un frappe à la porte de devant: c'est Emerson; ils s'assoient au comptoir]
Emerson: Tu as regardé les infos ce soir?
Ned: Il n'y a pas l'air de se passer grand chose dans le monde à part cette fille tuée sur un bateau.
Emerson: Cette fille, ça fait déjà beaucoup
Ned: Comment ça?
Emerson: Mmm-hmm, 50,000 dollars j'appelle ça "beaucoup". Ca te dit une petite conversation?
Ned: On peut me convaincre
Emerson: Alors dépêche-toi d'être convaincu, parce que la morte va bientôt être sous terre.
Ned: Mais ils viennent de la sortir de l'eau …
Emerson: Elle est juive. Le chrétien, il attend un peu; le juif, lui, il enterre direct.
Ned: Où est-ce qu'on va?
Emerson: Cœur De Cœurs. Est-ce que tu connais?
Ned: J'ai grandi là-bas. En quelque sorte. Cette fille morte de Cœur De Cœurs, elle a un nom?
Emerson: Charlotte Charles.
[MONTAGE: Flashbacks de son amour de jeunesse …]
Ned: [réalisant] Chuck.
[GENERIQUE]
Narrateur: Le Pâtissier n'était pas retourné à Cœur De Cœurs depuis son départ pour le pensionnat, mais il pensait à Chuck tous les jours. [DANS LE BUS: Ned et Emerson sont assis l'un à côté de lautre; à l'extérieur, on peut voir le même champs de fleurs et le même panneau de bienvenue qu'au début]
Emerson: Tu connais cette fille?
Ned: Oui, je la connais.
Emerson: Connaitre au sens biblique?
Ned: Je n'ai pas pensé à elle depuis l'âge de dix ans.
Emerson: Tu pensais beaucoup à elle à dix ans?
Ned: Je n'ai aucun souvenir de quand j'avais dix ans. [ L'oeil droit de Ned’s cligne; Emerson le remarque mais ne dit rien]
Narrateur: Le Pâtissier se souvenait de tout. Voici les faits: Charlotte Charles, 28 ans, 24 semaines, 3 jours, 11 heures et 51 minutes, avait été retrouvée flottant dans l'océan, après que son corps y eut été jeté. "Jeté par qui" semblait être une question à laquelle seule Charlotte Charles pouvait répondre.
[POMPES FUNEBRES DE COEUR D’COEURS: dans un montage, le directeur de l'établissement est en train de voler leffets personnels des différents corps présents dans les cercueils; Emerson lui donne de l'argent et il les dirige vers une salle d'expo]
Narrateur: Le directeur des pompes funèbres, toujours à l'affût de nouveaux revenus, fùt plus qu'heureux d'accorder une audience à la défunte.
Ned: [s'arrête au seuil de la porte] Um, j'aimerai juste... j'aimerai... je peux le faire seul celui-là? A cause de... enfin... vu le contexte historique...
Emerson: T'as un truc personnel à lui dire?
Ned: Nan. [son œil cligne] peut-être, c'est vrai, mais je n'ai rien à y gagner à part un petit quelque chose à régler.
Emerson: Et c'est quoi ce petit quelque chose à régler?
Ned: Je veux juste lui demander pardon pour un truc... un de ces stupides trucs de gosses que les gosses font sans savoir ce qu'ils font.
Emerson: D'accord, mais d'abord tu lui demandes qui l'a tuée.
Ned: Oui.
Emerson: Tu as une minute.
Ned: Je sais.
Emerson: Soixante secondes.
Ned: Je sais.
[Emerson attend dehors pendant que Ned ferme la porte; Il ouvre le cercueil et révèle une très belle et grande mais morte Chuck; ses doigts hésitent au-dessus de son visage]
Narrateur: Seul le Prince Charmant peut savoir ce qu'éprouvait le pâtissier en la voyant. Il réfléchit longuement pour savoir où la toucher. les lèvres, trop rapide; la joue... la joue. [Ned la touche doucement sur la joue; au moment où elle se réveille, elle envoie la tête de Ned se cogner contre le couvercle du cercueil, attrapant une chaise en geste de défense]
Ned: [se tenant la tête] Ow! Ohh … Chuck, attend!
Chuck: qui êtes-vous?
Ned: Tu te rappelle du petit garçon qui habitait à côté quand ton père est mort?
Chuck: Ned? [pose la chaise et sourit] Oh, c'est pas vrai! Alors comment vas-tu? [elle s'approche de lui mais il avance une main pour l'écarter]
Ned: Ca va! Et toi t'as l'air en forme! Uh, tu sais ce qui se passe à l'instant?
Chuck: J'ai fait un rêve étrange: J'étais étouffée avec un sac en plastique sur la tête...
Ned: Tu es mort avec un sac en plastique sur la tête. Ca doit être bizarre à entendre... mais je ne sais pas trop comment édulcorer ce...
Chuck: [elle voit le cercueil] Oh. [réalisant] Oh!
Ned: T'as droit à une minute. Moins.
Chuck: En moins d'une minute qu'est-ce que je peux faire?
Ned: Tu peux me dire qui t'a tuée, comme ça tu vois, justice pourra être faite.
Chuck: C'est très mignon mais je ne sais pas du tout qui m'a tué. Je suis allée chercher de la glace, j'ai fait tomber la clé de ma cabine dans le bac à glaçon et j'étais en train de me dire "ça c'est ballot..."
Narrateur: Elle était en train de se dire "ça c'est ballot" quand elle fut étouffée par un sac en plastique sur la tête.
[FLASHBACK: Chuck étranglée à mort par derrière avec un sac en plastique rose, tenu par un homme portant un masque de ski et habillé en noir]
Chuck: Et là, tu m'as touché la joue.
Emerson: [frappe à la porte] Qu'est-ce qui se passe?
Ned: Une seconde!
Chuck: C'est mon temps qui est terminé?
Ned: Je suis navré.
Chuck: Bon, merci de m'avoir appelé Chuck. Personne ne m'appelle Chuck, le dernier... c'était toi.
Ned: [timidement] Souvent j'ai... quand j'habitais à côté de chez toi, j'avais... tu étais mon premier baiser.
Chuck: [souriant] Ah oui? Toi aussi, t'as été mon premier baiser. Tu voudrais être mon dernier baiser: premier et dernier? Ou ce serait bizarre?
Ned: C'est pas bizarre. C'est symétrique. [Chuck ferme ses yeux et lève son menton pour un baiser; Ned est vraiment très près]
Narrateur: La minute de vie de Chuck touchait à sa fin. Les lèvres du Pâtissier s'avancèrent autant qu'elles le purent : il ne pouvait pas les décider à aller plus loin. [Quelque part dans la maison funéraire, le directeur funéraire entre dans une salle de bain privée; lorsque soudain il tombe, mort] Et par voie de conséquence, le directeur des pompes funèbres n'irait pas plus loin, lui non plus.
Chuck: [Elle ouvre ses yeux et voit Ned reculer] Si t'as pas envie de m'embrasser, ça ne fait rien...
Ned: J'en ai envie tu sais... mais si t'étais pas obligée d'être morte?
Chuck: Ce serait préférable, oui.
Ned: Personne ne doit être au courant. Allez, hop, dedans! [Chuck retourne joyeusement dans le cercueil] Il faut que je trouve comment te sortir d'ici. Tu peux rester sans bouger jusqu'à ce que je revienne?
Chuck: Mmm-hmm.
[Ned retourne auprès d'un Emerson anxieux]
Ned: Elle sait pas, elle savait pas.
Emerson: Donc quelqu'un a simplement jeté son cadavre par dessus bord... Pourquoi est-ce que tu es en sueur?
Ned: [son œil se met à cligner] Je ne suis pas... il fait chaud là-dedans. Quoi?
Emerson: T'as un tic à l'œil.
Ned: Quel œil?
Emerson: Ton œil, t'as un tic à l'œil. Quand les gens sont malhonnêtes, ils ont un tic à l'œil. Comme ça! Ce que vient de faire ton œil à l'instant.
Ned: C'est les nerfs. Aggravé par un truc d'estomac: j'ai des reflux acides, mais dans l'œil. Je crois que je vais rester pour la cérémonie.
Emerson: [uh-huh] Tiens donc?
Ned: J'ai un petit coup de nostalgie. Tu sauras retrouver la gare? Elle est, hmm, je prendrai le bus plus tard. [Emerson part à contrecœur. Ned ouvre la porte et voit que le cercueil a disparu; il sort en courant et voit le fourgon funéraire emmener Chuck au loin. Dans le cercueil, Chuck songe à comment elle en est arrivée là]
Narrateur: Allongée dans le noir, Chuck songea à comment elle était arrivée à être allongée dans le noir. Elle songea à sa vie passée avec ses tantes Lily et Vivian. [FLASHBACK: Les tantes Lily et Vivian sont assises au milieu du salon avec une expression de mécontentement sur leur visage alors que Chuck ouvre les rideaux pour laisser entrer les rayons du soleil] Leurs troubles de la personnalité avaient dégénérer en phobies sociales incapacitantes, ce qui fait qu'elles avaient du mal à quitter leur chez elles. Ce qui fait que Chuck avait du mal à les quitter, elles. [Sur la pelouse de devant, Chuck est dans une tenue d'apicultrice, elle vend des pots de miel frais] Elle se rendait utile à la communauté en récoltant du miel au profit des sans-abris. Elle ne s'éloignait jamais de la maison. [dans la bibliothèque de la maison, Chuck est en train de lire, au milieu de milliers de livres] Elle lisait des aventures qu'elle ne vivrait jamais, des personnages qu'elle ne pourrait jamais être. La vie était plutôt belle, jusqu'au jour où elle cessa de l'être : Chuck en voulait plus. [Chuck entre dans une agence de voyage] Mais à l'agence de voyage Boutique Travel Travel Boutique, elle obtint plus qu'elle n'avait escompté...
[CIMETIERE: Deux travailleurs sont en train de creuse la tombe de Chuck. Ned court dans leur direction]
Ned: Hey, je crois qu'il y a un camion qui brûle. [Le camion en question est bien en train de brûler, les ouvriers courent vers lui; Ned ouvre le cercueil de Chuck] Désolé, j'suis en retard.
Narrator: Seule la Belle au Bois Dormant peut savoir ce qu'elle éprouvait à cet instant.
[AU PIE HOLE: Ned explique les règles de base]
Chuck: Et un câlin, j'peux pas? Si t'as besoin d'un câlin? Un câlin des fois ça change tout.
Ned: Je suis pas fan de câlins.
Chuck: Alors c'est que t'as pas été câliné comme il faut. C'est comme la méthode Heimlich: quelqu'un met ses bras autour de toi et te serre fort et toute ta peur et tes angoisses sautent comme un gros bouchon dans ta bouche, et ça y est, tu respires.
Ned: Je veux bien si quelqu'un d'autre me le fait et que j’étouffe et que y a pas d'histoire d'émotion, mais toi, tu ne dois pas me toucher.
Chuck: Donc un baiser, faut pas y penser?
Ned: Je sais que je cherche dix heures.
Chuck: Ca faisait longtemps que tu songeais à me faire ça?
Ned: Songer-songer, tu veux dire? C'était pas prémédité, j'étais pas là à attendre, disons plutôt que je caressais cette idée sans m'y attarder, il m'arrivait de m'attarder sur toi, un petit peu, par instant, mais j'y pensais pas sérieusement jusqu'au moment précis où je l'ai fait, ou plutôt je ne l'ai pas fait.
Chuck: Je me demandais toujours si tu reviendrais. Et tu es revenu quand j'avais le plus besoin de toi, enfin ça aurait été mieux avant qu'on me tue, mais c'est bien déjà.
Ned: Tu comprends bien que tu ne peux pas rentrer? tu ne peux pas revoir tes tantes.
Chuck: Elles vont perdre la boule sans moi. En plus, elles ne sortent pas, elles ne parlent à personne.
Ned: Les gens ne comprennent pas ces choses là: c'est une question de moralité, "Comment ça se fait qu'elle ne soit plus morte? C'est une vraie catastrophe!"
Chuck: Hé bien, en fait mourir est une excuse comme une autre pour commencer à vivre.
[A L'APPARTEMENT DE NED: Ned et Chuck entrent. Digby est allongé sur le tapis]
Ned: Heu, c'est Digby.
Chuck: Ton vieux chien ne s’appelait pas Digby?
Ned: Si, c'est lui.
Chuck: Tu l'as...? Et maintenant, il...?
Ned: [d'un air fatigué] Oui...
Chuck: Tu as l'air de faire ça souvent. Pourquoi tu fais ça souvent?
Ned: Vous êtes les deux seuls. J'aime pas recevoir mal mais invités mais je suis épuisé par cette chasse au cercueil.
Chuck: Ah, oui, bien sûr.
Ned: [Il s'étire, allongé sur le canapé] Moi, je vais dormir là, et tu vas prendre le lit. j'insiste. J'ai les yeux qui se ferment tous seuls. Je vais m'allonger là.
Chuck: Si ça ne devait pas me tuer, je t'embrasserai.
[Plus tard, Chuck est allongé dans le lit, et zappe entre les chaînes télé]
Présentateur TV #1: La touriste solitaire de vingt-huit ans, Charlotte Charles, a été inhumée aujourd'hui...
Présentatrice TV #2: Elle avait derrière elle ses deux tantes, Vivian et Lillian Charles...
Narrateur: Dans un lit inconnu, à regarder son propre enterrement à la télévision, Chuck fut frappée par le profond manque de dignité de cette célébrité. Personne ne veut devenir célèbre pour la façon dont il est mort.
Présentatrice TV #3: La Boutique Travel Travel Boutique a offert une récompense de 50,000 dollars pour élucider le meurtre de Charlotte Charles. [Chuck réveille Ned dans le salon]
Chuck: Ned? [Il s'étire] Si j'avais su qui m'avait tuée, je serai encore en vie?
Ned: Bien sûr, ne soit pas bête. C'est une question parce qu'ils ont parlé de récompenses aux infos?
Chuck: T'as dit que tu voulais savoir qui m'avait tué pour que justice soit faite. Mais c'est pas la justice qui était au menu ou peut-être au dessert, mais pas en entrée.
Ned: C'était bien plus qu'une entrée, c'était un plat de résistance... on peut laisser tomber les métaphores? si y avait pas eu de récompense, j'aurai jamais su que t'étais morte.
Chuck: Quand est-ce que tu comptais me le dire?
Ned: Au matin, à l'occasion, selon ce qui arriverait le premier.
Chuck: Ca en fait des tartes, 50 000 dollars.
Ned: 25,000, j'ai un associé d'entreprise.
Chuck: Quoi? C'est une entreprise, ça?
Ned: Pas au sens traditionnel…
Chuck: Tu touches les victimes de meurtre, tu leur demandes qui les as tués, tu les retouches, elles sont mortes de nouveau et ensuite tu touches la récompense?
Ned: C'est ça, en raccourci.
Chuck: Donc, tout ce que tu veux c'est ma récompense? Je ne t'en veux pas, je veux savoir c'est tout. Je t'en voudrais si tu mens.
Ned: Je ne veux pas de ta récompense.
Chuck: Je serai furieuse si tu me mens, je grimperai aux rideaux.
Ned: Je ne mens pas. S'il te plais t'attaque pas aux rideaux.
Chuck: D'accord, tu peux dormir.
[Plus tard, Chuck est éveillée dans le lit; elle touche le mur les séparant; Ned se retourne et touche le mur avec sa main. Au matin, Chuck se réveille et voit un Post-It sur l'abat-jour de la lampe, "Surtout, ne quitte pas cette appartement!". Déguisée dans le grand manteau de Ned, une écharpe et des lunettes de soleil, elle quitte l'appartement em même temps qu'Olive quitte le sien; elles s'immobilisent toutes les deux]
Chuck: Je suis une amie de Ned.
Olive: Est-ce qu'il te touche?
[AU PIE HOLE: Ned et Emerson sont assis à une table]
Emerson: Alors, la cérémonie?
Ned: Oh, rien. J'ai présenté mes condoléances.
Emerson: T'as pas cherché à te faire payé? T'aurais pu profiter de voir une morte dans l'intimité pour recueillir ses confidences et empocher le gros pactole pour toi tout seul, malgré nos arrangements passés.
Ned: Il n'y a pas eu de confidences en l'occurrence. [Chuck et Olive entrent par la porte d'entrée; Chuck se glisse à côté d'Emerson]
Chuck: Alors, c'est vous l'associé?
Emerson: Oui, madame.
Olive: Je l'ai trouvée là-haut. Elle n'a pas un peu la tête de cette fille qui est morte?
Emerson: Elle a tout à fait la tête de cette fille qui est morte.
Olive: [à Chuck] Faut prendre ça comme un compliment. Elle était mignonne.
Ned: [voulant se débarrasser d'Olive] Les tartes!
Olive: [platement] Les tartes. [Elle part]
Chuck: J'ai beaucoup ruminé, et par ruminer, j'entends réfléchir, pas mastiquer. Qu'est-ce que vous diriez d'élucider mon meurtre et toucher la récompense, ce serait pas poétique? Surement rien à faire.
Emerson: [à Ned] Elle est censée être six pieds sous terre.
Ned: [à Chuck] Je croyais que tu ne voulais pas de la récompense...
Chuck: Non, je ne voulais pas que tu veuilles la récompense. 50 000 dollars, ça en fait de l'argent. On fait part à trois: 30-30-40? C'est normal que j'ai plus, je suis morte pour ça.
Ned: Je ne suis pas détective, moi, je fais des tartes.
Chuck: On peut pas toucher à la vie de quelqu'un, et puis, terminé.
Ned: Moi, si, c'est comme ça que je fonctionne.
Emerson: Moi je roule pour 30-30-40.
Ned: [à Emerson] Elle est censée être morte... [à Chuck] Tu es censée être morte! La tu pousses un peu la chance.
Chuck: Oui hé bien, c'est la chance qui m'a poussée.
[DANS LA CUISINE DU PIE HOLE: Emerson fait la leçon de morale à Ned
Emerson: C'est tellement parfaitement idiot, que j'ai du mal à croire que tu aies pu faire ça.
Ned: Mais tu viens d'accepter de marcher avec elle.
Emerson: C'est clair, et j'espère bien profiter de ta bêtise. Et tu serais pas amoureux d'elle? Parce que c'est bien le genre de bêtise...
Ned: J'avoue que je suis troublé, c'est très troublant les problèmes d'enfance, quand on déterre le passé, il remonte à la surface.
[Digby lève la tête et geint]
Emerson: Ecoutes, on a tous des problèmes d'enfance. [De façon véhémente] Je te le dis, et tu peux me croire, parce que j'ai toute la panoplie des pires horreurs dans mon enfance.
Ned: Moi, j'ai tué son père quand j'avais dix ans.
Emerson: Peut-être pas toute la panoplie …
Ned: Elle ne le sait pas. Mais je voulais transformer ou arranger le cours des choses, parce que, telles qu'elles étaient là, elle était morte et je ne voulais pas que ce soit encore de ma faute.
Emerson: Bon, alors, qui est mort à sa place? [Ned lui montre le journal du jour, on peut lire comme gros titre "Mort mystérieuse dans un funérarium" avec une photo du directeur du funérarium, Lawrence Schatz]
Ned: Le hasard, il était à proximité.
Emerson: [en colère] Moi aussi, j'étais à proximité!.
Ned: J'ai pas réfléchi.
Emerson: Je me demandais ce qui lui était arrivé.
Ned: C'était quelqu'un d'affreusement mauvais: il volait des objets sur les morts, et il les revendait sur internet. Ils le disent le journal.
Emerson: Oh, c'est pratique: Le fait que ce soit quelqu'un d'affreusement mauvais, ça te permet de soulager ta conscience?
Ned: Oui. Immensément. Je l'aurai affreusement mal vécu si cela avait été... toi, par exemple. [Emerson le tape avec le journal] Je n'en suis pas fière!
Emerson: J'suis content que tu aies fais ça. Le pire de mes pêché devient ridicule à côté.
Ned: Oui, c'est ça, on t'écoute, Joli-Juge
Emerson: “Joli-Juge”? Hé, écoute! Tu ne sais rien sur cette fille, si ce n'est qu'elle s'est faite assassinée.
Chuck: Je ne suis pas celle que tu crois que je suis.[Ned et Emerson se retourne pour voir Chuck présente dans la cuisine]
Emerson: Qui est-ce qu'il croit que tu es?
Chuck: La petite provinciale qui n'a rien vu du monde et dont la première sortie aura été la dernière... Bon je suis un peu ça, mais... je me suis faite prendre à mon propre piège!
Ned: C'est quoi ce piège?
Chuck: Dans mon cas, c'était ce voyage à Tahiti. Et j'ai fait un pacte avec le Diable.
Emerson: C'est qui ce diable?
Chuck: Deedee Duffield, la patronne de Boutique Travel Travel Boutique: elle m'a offert une aventure en haute mer pour rien. Tout ce que je devais faire, c'est récupérer une valise.
Ned: T'es un passeur de drogue?
Chuck: Non! Je suis … passeuse de singes.
Narrateur: Et voici les singes en question...
[MONTAGE: une mallette argentée contenant deux statuettes de singes]
Ned: t'es morte à cause d'une paire de singes en plâtre?!
Chuck: Deedee a dit qu'ils ne valaient pas grand chose, juste une valeur sentimentale, c'est tout.
Emerson: Ca devaient être des singes drôlement touchant alors.
Chuck: Il faudrait le demander à Deedee: je suis assez curieuse de ce qu'elle a à dire.
Narrateur: Deedee Duffield, la patronne de Boutique Travel Travel Boutique espérait que les 50 000 dollars s'ébattraient sur le tueur avant qu'ils ne s'abattent sur elle. La récompense manqua sa cible... de peu.
[TRAVEL BOUTIQUE: Ned ouvre la porte pour voir une manager mort étalée sur son bureau avec un sac plastique sur la tête]
Ned: Oh.
Chuck: Bon, je peux pas trop lui en vouloir, j'imagine. C'est comme ça qu'on m'a trouvé? C'est humiliant.
Ned: Je me demande depuis combien de temps elle est là?
Emerson: Touche sa peau de vache et demande lui.
Ned: [il hésite; puis à Chuck] J'suis un petit peu gêné de faire ça devant toi. [Chuck se couvre les yeux mais regarde entre ses doigts pendant que Ned commence son minuteur et touche le corps; Deedee se redresse et souris à Chuck]
Deedee Duffield: [joyeusement] Tiens! Charlotte!
Chuck: [moins joyeuse] Tiens... Deedee!
Deedee Duffield: Je savais que vous seriez la première personne que je verrais en arrivant au...euh... ici, c'est...lequel des deux? [Elle regarde autour]
Chuck: Ni l'un, ni l'autre... ou bien, peut-être les deux. Mais voici les conditions: vous avez une minute pour parler, et après on vous coupe, et vous ne parlez plus.
Deedee Duffield: [D'un air confidentiel] Tout le monde à droit à ça? Faut faire passer l'info...
Chuck: Vous saviez que j'allais être tuée...
Deedee Duffield: J'ai pensé que ça pourrait être une possibilité, oui, je suis vraiment désolée pour tout ça, ça aurait été vraiment plus correct de vous prévenir. Mais pour être tout à fait honnête, et à ce stade franchement pourquoi pas, si ça n'avait pas été dangereux, je l'aurai fait moi-même. [Soulagée] C'est incroyable comment c'est drôle d'être honnête.
Emerson: Demande-lui qui vous a tué elle et toi, et demande lui aussi pour les singes.
Deedee Duffield: [à Chuck] Qui sont ces personnes?
Chuck: Lui, là, c'est Emerson, je ne le connais pas trop. Et là-bas, c'est Ned: That’s Emerson, I don’t really know him. And this is Ned: mon premier baiser. [Ned sourit timidement]
Deedee Duffield: oh, il est trop mignon! Qu'il est chou... [Deedee se penche au-dessus du bureau, touche la joue de Ned et redevient morte; Ned se rassoit en horreur]
Emerson: T'aurais pas pu... te reculer d'un poil?
Ned: Non, je pensais pas qu'elle allait me toucher la joue, ça se fait pas.
Chuck: Euh, en fait, si, elle, elle le fait.
Emerson: Mais je ne vois pas pourquoi celui qui t'a tué l'a tuée alors qu'il avait déjà les singes...
Chuck: J'avais perdu ma clé dans le bac à glaçon, il n'a pas pu ouvrir ma chambre.
[FLASHBACK: Le tueur aux chaussures brillantes tient une Chuck morte avec un sac plastique rose sur sa tête, bataillant avec la serrure de la cabine]
Tueur Au Chaussures Brillantes: Oh, non d'une pipe, c'est un vrai cauchemar!
Ned: Il a pas les singes.
Chuck: Quand on se fait tuer sur un bateau, où est-ce qu'on envoie vos affaires?
Emerson: Au plus proche parent.
[DEVANT LA MAISON DES CHARLES: Les tantes sont à l'intérieur alors que le Tueur aux Chaussures Brillantes s'avance sur la pelouse. La voiture de Ned se gare, avec Chuck sur le siège avant à côté de lui et Emerson à l'arrière]
Ned: [à Chuck] Tu reste là
Chuck: Je regarde par la fenêtre, c'est tout.
Ned: Même pas: tu peux pas avoir la tarte et l'argent de la tarte. C'est comme ça.
Emerson: Tu vas me donner faim.
Chuck: J'étais censée les protéger, je suis partie et je suis morte: et s'il leur arrivait malheur j'en mourrai, encore.
Ned: On va voir si tes tantes vont bien, et après on appelle la police. J'aurai aimer te faire la méthode d'Heimlich pour que tu puisses cracher ce bouchon de peurs et d'angoisses... mais je peux pas. [à Emerson] File lui un câlin. [Il exécute, à contrecœur et bizarrement] Ca, c'est de ma part.
Narrateur: Tante Vivian et Tante Lily étaient ce que Chuck avait, et avant Chuck, elles étaient tout l'une pour l'autre. [MONTAGE: un grand panneau coloré annonce le duo, derrière une audience appréciant le spectacle] Dans leurs jeunes années, elles s'étaient créées un nom en tant que "Adorables Sirènes Adorées"[MONTAGE: le même panneau mais à moitié effacé avec une audience à moitié endormie] Bien, bien, bien des années plus tard, alors qu'elles s'accrochait à leur gloire déclinante d'artistes aquatiques, leurs vies basculèrent à tout jamais: quand Lily, en nettoyant la litière du chat, reçu du sable souillé dans l'œil. [FLASHBACK: Lily envoie accidentellement de la litière pour chat à son visage] Non seulement elle y laissa son œil, mais les Adorables Sirènes Adorées y laissèrent leur carrière. Elles se retirèrent derrières ces grilles et veillèrent à ce que le monde resta de l'autre côté.
[Ned frappe à la porte d'entrée]
Tante Vivian: [derrière la porte] Oui?
Ned: Euh, bonsoir, je m'appelle Ned, j'habitais la maison à côté il y a 20 ans, je suis...enfin, j'étais un ami de Chuck... de Charlotte plutôt. [la porte s'ouvre et Vivian, la plus amicale des deux, laisse Ned et Emerson entrer]
Tante Vivian: Je vous en prie, entrez! Entrez!
[DANS LE SALON: Les femmes servent un plat de fromage et de fruits. Respectant leur réputation, les tantes agoraphobiques et antisociales parlent en tandem, de façon bizarre, schizophrénique]
Tante Lily: Charlotte était un véritable feu d'artifice: toujours à vouloir nous faire sortir de la maison, menaçait de mettre des antidépresseurs dans la cuisine, au point où je n'osais plus manger ce qu'elle nous cuisinait.
Tante Vivian: C'était une excellente cuisinière et une gentille fille. [à Ned] Vous aimez les filles?
Ned: Oui, madame.
Tante Vivian: Charlotte était une gentille fille.
Tante Lily: … à part à la puberté...
Tante Vivian: … qui a malheureusement coïncidé avec la période où Lily aussi se transformait.
Tante Lily: Ca ne se fait pas d'évoquer la ménopause d'autrui en la présence de l'autre sexe.
Tante Vivian: Ca a failli me tuer.
Tante Lily: Horrible la façon dont Charlotte est morte: en croisière. Passer ses derniers jours au milieu de femmes obèses qui portent des sweatshirts avec je ne sais quoi brodé dessus...
Tante Vivian: … en général les chatons en feutrine...
Tante Lily: ... la nourriture est tout simplement infecte. A part si elle aimait le vomi ou la diarrhée, elle n'a pas du être gâtée pour son dernier repas.
Emerson: Un bon dernier repas, c'est important: notre système pénal a bien compris ça.
Ned: C'est bien qu'elle ai pu jeter un coup d'œil sur le monde avant de mourir.
Tante Lily: Eh, y a pas grand chose à voir.
Tante Vivian: Au moins, elle aura eu le bon sens de ne pas prendre les airs: tous les jours on voit des avions qui tombent du ciel. [Vivian tend un gâteau apéritif à Emerson] Du fromage? Je vous conseille le pur chèvre trempé la cendre, il a un gout d'herbe de printemps.
Emerson: [prend un morceau] c'est vrai qu'il a un gout d'herbe au printemps.
Tante Vivian: Et c'est un délice avec le miel de Charlotte: il faut absolument gouter le miel de Charlotte au moins une fois dans sa vie! Les sans-abris adorent!
[Dehors un chien aboie et Ned se tourne pour voir Chuck observer la scène au travers des rideaux]
Ned: Je ne voudrais pas... vous interrompre, mais est-ce que la compagnie vous a renvoyé ses affaires? En particulier, une valise, petite, en inox?
32:10
Narrateur: Chuck n'arrivait pas à se rappeler pourquoi elle avait tout fait pour quitter cette ville : ses tantes lui manquaient, ses abeilles lui manquaient, tout ce qu'elle avait piu être lui manquait.
[DEHORS: Chuck jette un regard à ses ruches d'abeilles avant de grimper pour atteindre sa chambre; elle ouvre la mallette argentée sur le lit et révèle les statuettes de singes]
Narrateur: La contrebande de singes avait mis un terme à sa vie. Chuck ne voulait pas que l'on se souvienne d'elle comme la "touriste solitaire": Elle voulait laisser un souvenir plus doux.
[Chuck entend des pas dans l'escalier: Lily se dirige vers sa chambre. Chuck prend les singes, ferme la valise et retourne sur le balcon. Lily prend la valise; alors qu'elle sort de la chambre, le Tueur aux Chaussures Brillantes arrive derrière elle et essaye de l'étouffer avec un sac rose]
Narrateur: Ignorant tout du sort qui attendait Lily en haut, le Pâtissier faisant de son mieux pour réconforter Vivian.
Tante Vivian: Charlotte a toujours voulu partir loin.[tristement] Elle est partie plus loin que nous tous finalement.
Narrateur: Dans un rare accès de sensibilité, il tendit le bras pour la toucher. [Ned touche la main de Vivian; elle s'immobilise et avale sa salive] … Sans réaliser qu'elle détestait qu'on la touche.
Ned: [retire sa main et se lève] Je vais aller voir si elle a besoin d'aide là-haut.
[Ned monte les escaliers et voit la valise argentée sur une table; tout à coup, le Tueur aux Chaussures Brillantes place le sac rose sur la tête de Ned, quand Chuck frappe le Tueur avec la valise, qui relâche Ned. Le Tueur pousse Chuck, puis s'immobilise, la reconnaissant]
Tueur aux Chaussures Brillantes: Je ne vous avais pas tuée?
[the loud clack of a cocked gun makes everyone turn to see Lily, hair askew, with a shotgun aimed at The Killer]
Tante Lily: Je sais tenir ma respiration pendant très longtemps.
[blam! Le coup envoie valser le Tueur Au Chaussures Brillantes par la fenêtre]
Narrateur: Apparemment c'était cuit: Le regard de Tante Lily était directement dirigé vers sa nièce... nièce qui n'aurait pas du être en vie. Et si elle avait eu ses deux yeux elle l'aurait vu.
[Ned et Chuck fixent Lily du regard, mais son cache-œil l'empêche de voir sa nièce. Chuck s'échappe par la fenêtre.]
Narrateur: Une bouffée de chaleur envahit le Pâtissier: il qualifierait plus tard cette sensation de... joie intense. La fille qu'il avait sauvée de la mort, avait fait de même pour lui.
[Ned regarde dehors par la fenêtre cassée: Chuck donne un coup de pied au tueur et part juste à temps. Emerson, Lily et Vivian observent le corps étendu sur la pelouse.]
[APPARTEMENT D'OLIVE: Digby est allongé, la tête sur les jambes d'Olive qui regarde la télé]
Présentatrice TV: Les Adorables Sirènes Adorées, Vivian et Lily Charles, ont eu raison d'un dangereux cambrioleur qui pourrait être lié au meurtre, lui -même lié à une affaire de contrebande, de leur nièce, la "Touriste Solitaire", Charlotte Charles. Interrogées sur un retour des Adorables Sirènes Adorées, les deux soeurs ont répondu qu'un gala au profit de "Du Miel Pour Les Sans-Abris" était en préparation.
[DEVANT LE PIE HOLE: Ned et Chuck sont assis sur un banc avec les statuettes]
Chuck: C'était vraiment par pure gentillesse que tu m'as gardé en vie? Ou c'était simplement pour faire quelque chose de bien sans autre raison de m'aider?
Ned: J'ai été égoïste. J'aurai adoré me dire que j'avais été altruiste, mais je sais bien au plus profond de mon âme primitive que l'altruisme était le fait d'égoïsme. Je me suis dis... que mon monde serait bien mieux avec toi dedans.
Chuck: [souriant] T'as rien d'autre à me dire?
Narrateur: Le Pâtissier voulait parler à Chuck de ce fatal après-midi, où il avait tué son père par inadvertance. Mais au lieu de cela, il dit:
Ned: Non.
Chuck: [attrape les statuettes] Je me suis dit qu'il m'avait couté la vie, donc j'en garde au moins un, et étant donné que sans toi je ne serai pas en vie, j'aimerai que tu aies l'autre. [Donne l'autre statuette à Ned]
Ned: C'est comme ces demi-cœurs en pendentifs, sauf que ce sont des singes.
Chuck: Merci de m'avoir ramené à la vie.
Ned: Je t'en prie. [Ils rapprochent les singes pour un baiser: Ned soupèse la statuette] Oh, ils sont lourds … [les deux comprennent au même moment, et cogne les statuettes l'une contre l'autre, révélant de l'or en-dessous]
Narrateur: Les singes avaient une valeur bien plus que sentimentale: ils étaient en or. L'homme qui avait tué Chuck avait été tué par Tante Lily.
[DEVANT LA MAISON DES CHARLES: Les tantes ouvrent le portail, se prennent le bras, sourient et marchent vers le monde]
Narrateur: Une fois qu'elles eurent empoché les 50 000 dollars de la récompense, Vivian et Lily eurent un nouvel intérêt pour ce qui se passait de l'autre côté de leur grille. Elles s'extirpèrent de leur retraite et se jetèrent à l'eau.
[A LA MORGUE: Ned, Chuck et Emerson sont devant un corps couvert d'un draps] Narrateur: Emerson Cod, lui, s'était jeté dans tout autre chose: dans une association à trois.
Chuck: Tu voies, tout ça c'est un peu comme la réincarnation mais en plus immédiat.
Ned: On peut dire ça.
Chuck: [à Emerson] Tu croies en la réincarnation?
Emerson: Oh que non! La planète tombe en morceau: pour l'instant c'est le problème des enfants, mais si on se réincarne, ce sera notre problème. Alors non merci.[Le légiste entre; Emerson lui sourit]
Légiste: [à Chuck] Vous êtes le toxicologue?
Chuck: Oui.
Légiste: [d'un air suspicieux, en direction de Ned] Mais vous, vous n'êtes pas l'expert canin?
Ned: [son œil cligne] Non.
Légiste: Mmm-hmm. [Le légiste part; Ned démarre sa montre et touche le corps]
Narrateur: Voilà les faits: un certain Matthew Miltinberger, plongeur scaphandrier professionnel, âgé de 37 ans, 6 heures et 45 minutes, avait été retrouvé mort dans le casier à langoustes d'un restaurant de fruits de mer franchisé. Avant qu'il ne se mit à partager les détails de son décès, Chuck pensât qu'il serait gentil de lui demander :
Chuck: [à Mr. Miltinberger] Auriez-vous une dernière volonté, une question, une chose à dire? [Emerson s'immobilise, irrité; Ned lève les yeux vers Chuck d'un air curieux] Quoi?
Ned: Je n'y avais jamais pensé à le demander, c'est tout.
Narrateur: Alors qu'il la regardait, derrière son dos, Ned se prit la main, comme si c'était la sienne à elle. Et à cet instant précis, Chuck se prit la main comme si c'était la sienne...à lui.
[FIN]
Fait par Elixir88