[ACADEMIE POUR GARCONS, LE SOIR: Ned regarde les lucioles voler autour d'un éliminateur électrique à lucioles. Une luciole se fait électrocuté et tombe morte sur un banc; il la touche et elle s'envole. Cependant, non loin de là, une araignée meurt soudainement et tombe de sa toile]
Narrateur: A ce moment précis, le jeune Ned était âgé de 9 ans, 34 semaines, 12 heures et 54 minutes. C'était un garçon doué...ni intellectuellement, ni physiquement. Il était doué comme aucun autre garçon ne l'était. Le jeune Ned pouvait ramener à la vie des choses mortes en les touchant, mais s'il les touchait une seconde fois, elles mouraient à nouveau... pour toujours... Et s'il ne les touchait pas une seconde fois, les conséquences étaient des plus cruelles, car ça signifiait... que quelque chose d'autre devait mourir. Le jeune Ned se justifiait par le fait de ne pas contrôler ces conséquences, il n'était pas coupable... Mais pour rester innocent, il devait comprendre.
[LABO DE SCIENCE: Ned place sept lucioles mortes sur un plateau et les recouvre avec un couvercle en verre, puis lance un chronomètre; sur un autre plateau, il touche sept autres lucioles mortes et les retouches une par une avant de les recouvrir]
Narrateur: Il réalisa que pour rendre la vie, il devait l'enlever. La mort, cependant, offrait une période de grâce, ce que le jeune Ned ignorait, c'était la durée de cette période. Une minute... Craignant les conséquences de ses actes, Ned jura de ne jamais plus ramener un mort à la vie plus d'une minute... jusqu'à ce qu'il recommence !
[Le 2ème pot de lucioles meurt alors que le 1er revient à la vie; il les relâche et les regarde s'envoler]
[CUISINE DU PIE HOLE: Ned lance en l'air une pêche abîmée avec sa main nue: la pêche redevient fraîche et il la rattrape avec son autre main gantée, puis la passe à Chuck qui la nettoie]
Narrateur: L'expression "Pie in the sky" devint populaire en 1911. Elle fait référence à un dessert si doux, qu'il ne peut être trouvé qu'au Paradis. Si vous avez un dernier souhait avant de mourir, je vous recommande l'endroit où le Pâtissier fait ses tartes. Mais si vous êtes comme Chuck, vous profiterez peut-être des tartes même après votre mort. Ses 60 secondes passèrent, et elle resta en vie, mais en échange, quelqu'un d'autre dut mourir. Il garda Chuck à l'abri de tout soupçon de ce fait, elle était de nouveau en vie, c'était tout ce qui comptait.
Chuck: Quel anniversaire devrais-je célébrer ? J'en ai deux maintenant... Mon jour de naissance, mon jour de renaissance.
Ned: Celui qui requiert le moins d'explications.
Chuck: Tu te souviens de mes 8 ans, juste avant que mon père meure ? Tu te souviens de ton cadeau ?
Ned: [se remémore le moment; puis, penaud] Un tee-shirt.
Chuck: [naïvement] Avec un castor dessus, il avait du rouge à lèvres sur la joue, et il tenait une pancarte disant : "Sois gentil avec les animaux, embrasse un castor". Je suppose que je devrais fêter chaque minute à présent, non ? Je peux être n'importe qui à présent, qui je veux, j'aime cette idée, je vais y réfléchir.
Narrateur: Le Pâtissier aimait aussi cette idée, tant que ses pensées ne l'amenaient pas à...
Chuck: Pourquoi seulement une minute ? Une minute, ça semble très arbitraire.
Ned: Une minute, c'est long. Il peut s'en passer des choses. D'autre part, plus ils traînent là où ils ne devraient pas être, plus il y a de chances que quelque chose... se produise... Pas forcément leur faute, mais tu sais… les ailes de papillons, tout ça.
Chuck: Eh bien, quoi ?
Ned: Elles provoquent des ouragans.
Chuck: D'accord... et moi, je suis un ouragan ?
Ned: Un peu, mais je... j'aime bien les tempêtes. [Soudain, Chuck s'approche Ned avec une feuille d'emballage plastique, la place entre leur deux visages et lui donne un long baiser]
Ned: Tu ne devrais vraiment pas faire ça. [il continue de faire ça...]
Narrateur: Chuck n'était pas la seule tempête à couver au Pie Hole ce soir-là ... Une petite dépression était en train de se former, qui deviendrait bientôt l'ouragan Olive. En voyant le Pâtissier embrasser une autre femme, Olive arrêta de respirer. C'était comme si tout l'oxygène avait quitté la pièce.
[SALLE DU RESTAURANT: Olive, un pot de café dans chaque tourtereaux, quand un client l'interpelle]
Alfredo Aldarisio: Un expresso, s'il vous plaît.
Olive: On a du café.
Alfredo Aldarisio: [pointe du doigt la machine à expresso située derrière Olive] Vous avez une machine expresso.
Olive: Qui est cassée. Elle est là pour faire joli, mais personne ne la touche. Déca ou normal ?
Alfredo Aldarisio: Pas de parfums ? Noisette, vanille ?
Olive: [explose] Pourquoi? Du sucre ne suffit pas? [lui apporte un pot à sucre] Voilà votre sucre! [s'asseoit dans l'alcove et reprend sa respiration] J'ai oublié de respirer. Avez-vous déjà eu l'impression de manquer d'oxygène ?
Alfredo Aldarisio: Grand Dieu, oui.
Narrateur: A ce moment, Alfredo Aldarisio reconnut son âme sœur en Olive Snook. Il vivait aussi dans la peur constante que l'oxygène quitte la pièce, mais sa pathologie était bien plus ancrée. [MONTAGE: Alfredo imagine que la table tremble, puis lui-même, puis le restaurant, puis, le vent soufflant très fort, le toit est arraché et il est aspiré dans les airs] Il était tourmenté par l'idée que, n'importe quand, la Terre pouvait perdre son atmosphère, et qu'il serait aspiré dans le grand vide intersidéral.
Alfredo Aldarisio: Excusez-moi.
Narrateur: Représentant commercial en tournée, M. Aldarisio vend des produits pharmaceutiques alternatifs, qu'il utilise aussi pour gérer ses problèmes. [Alfredo sort une petite bouteille de sa poche; il avale plusieurs pilules]
Alfredo Aldarisio: Médicaments... Vous avez raison pour l'oxygène, la planète perd en atmosphère, ça affecte la gravité, les volumes ne sont plus ce qu'ils étaient, ils ont du réajuster le kilogramme.
Olive: A mon avis, le kilogramme devrait être remis à sa place. Déca ou normal ?
Alfredo Aldarisio: Normal, avec beaucoup de sucre, plus que de raison...
[Emerson entre dans le Pie Hole et s'arrête au niveau de la porte d'entrée]
Narrateur: Emerson Cod, détective privé, gagnait sa vie grâce aux meurtres, mais avant de pouvoir passer aux choses sérieuses...
Emerson: J'ai envie d'une glace. [Au comptoir, Olive lui sert une coupe de glace]
Olive: Songer à l'idée d'incendier quelqu'un ne veut pas dire qu'on veut vraiment l'incendier. C'est juste une pensée qui rend heureux une seconde, puis on se sent mal, mais là , ça peut être très amusant.
Emerson: Vous voulez incendier quelqu'un ?
Olive: Non, je parle au sens figuré, mais au sens figuré, on devrait vous incendier pour avoir jeté mon coeur sous un bus en disant qu'il ne me voulait pas.
Emerson: C'était le bus de la vérité.
Olive: C'est faux, c'était la ligne express grossière.
Emerson: "Grossière" comme "franche et honnête" ?
Olive: Si je veux du franc et de l'honnête... Bon, je veux pas de franc et honnête, je n'en ai jamais voulu, donc retirez-le du registre. Tant qu'on y est sur le franc et l'honnête, je n'aime pas cette fille, même pas un peu. [Au travers de la fenêtre de la cuisine, Chuck leur fait signe de la main vigoureusement; ils lui sourient tous les deux]
Narrateur: Emerson Cod l'aimait encore moins, si peu... que ça garantissait une conversation privée avec le Pâtissier, mais pas assez privée... [Ned et Emerson s'assoient dans une alcôve; Chuck les rejoint au moment précis où Emerson ouvre sa bouche pour parler]
Chuck: Alors, quelqu'un est mort ? Comment est-il mort ?
Emerson: Il est mort mystérieusement.
Chuck: "Il" ou "elle" ?
Emerson: "Il"... J'ai dit que je voulais en discuter en privé.
Ned: Chuck en est... Elle fait partie de ma vie privée.
Emerson: Pas de la mienne, je ne la connais pas.
Chuck: Donc, en quoi c'est mystérieux, la façon dont il est mort, les circonstances ? On l'a trouvé avec une corde autour du cou et on ne sait pas... comment c'est arrivé, ou noyé dans son lit mais avec les draps secs ?
Ned: Tu es obsédée.
Chuck: C'est vrai ? Tu penses que mourir m'a rendue morbide ? [Ned secoue la tête] Allez... Comment est-il mort ?
Emerson: C'est comme... si la vie l'avait quitté, tout comme je vais vous quitter.
Chuck: Ca pourrait être un de ces poisons indétectables... ou ceux à quatre étapes, où on doit toucher 4 objets avant que ça ne tue la personne, ça pourrait être ça.
Ned: Tu voulais dire quoi à part que c'est mystérieux ?
Emerson: Je n'ai pas encore pris la parole.
Ned: Tu pourrais le faire maintenant ?
Emerson: Je pense qu'il va te falloir un ticket pour cette conversation et te présenter une autre fois.
Ned: Je veux utiliser le ticket maintenant.
Emerson: Reviens demain.
Emerson: Il y a quelqu'un à la morgue du Comté à qui j'ai besoin que tu parles... En privé... Ma vie privée... dont elle ne fait pas partie, donc elle ferait bien de ne pas venir.
[BUREAU DE LA MORGUE: Emerson et le légiste discutent]
Légiste: Je pourrais écrire un livre sur l'hydratation des mains. Personne ne souhaite que la dernière chose qui l'ait touché soit sèche. Jetez un œil. [tend sa main]
Emerson: Impeccables.
Légiste: Vous avez de sacrées crevasses sur les mains. Montrez-moi ça. [il vaporise un humidificateur sur la palme de la main d'Emerson; Ned et Chuck les observent faire]
Chuck: Salut.
Emerson: Je croyais que vous veniez dire bonjour.
[A L'INTERIEUR DE LA MORGUE: Le trio observe le corps recouvert d'un drap sur la table]
Chuck: Vous ne sentirez même pas ma présence.
Emerson: Parce que vous partez ?
Chuck: Non.
Ned: Allez... Ca lui fait plaisir.
Emerson: Tu te souviens à quoi ressemble ce plaisir ? Prépare ton coupon... [Ned s'approche du corps] Maintenant, tu vas m'écouter. Non, je ne dirai pas un mot de plus. "Le futur moi" par contre te couvrira de "Je te l'avais dit", mais le "moi présent" va juste s'asseoir et regarder. [Ned enlève le draps pour révéler le sacrifié, Lawrence Schatz, le directeur des funérailles de Chuck]
Ned: Oh, non.
Chuck: "Oh, non", quoi ?
Narrateur: Voici les faits : fourbe et corrompu, Lawrence Schatz était entrepreneur de pompes funèbres et gagnait sa vie grâce aux morts, dans tous les sens du terme. 2 jours, 8 heures et 43 minutes avant sa mort, il avait été découvert en train de piller les cadavres.
[FLASHBACK: Lawrence Schatz est en train de récupérer les bijoux d'un défunt quand un parent le surprend]
Légiste: Je préparais juste le corps pour l'inhumation. Votre femme est superbe, comment vous vous êtes rencontrés ?
Narrateur: Mais avant qu'une action en justice puisse être menée et avant que le butin de ses pillages de cadavres soit découvert, Lawrence Schatz s'était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Il était âgé de 44 ans, 17 mois, 10 jours, 6 heures et 9 minutes... quand il s'est trouvé à proximité du Pâtissier. Mais pour garder en vie sa belle au bois dormant... un autre devait mourir.
[FLASHBACK: Ned réveille d'abord Chuck]
Ned: Et si tu n'étais pas obligée de mourir ?
Narrateur: Une minute plus tard, le Pâtissier prit une vie... et la donna à quelqu'un d'autre.
[DEVANT LA MORGUE: Ned part se réfugier dans la voiture, Chuck et Emerson le suivent]
Chuck: Pourquoi tu t'enfuis ?
Ned: Vertiges, étourdissements, la pièce commençait à tourner et... Ce sont mes chaussures, elles sont... étroites et elles me serrent, je... Je crois qu'elles me coupent la circulation. C'était abject, c'était très méchant de faire ça.
Emerson: Ah bon ? Parce que "futur moi" est là et il a quelque chose à te dire.
Chuck: Mais tu ne l'as pas touché, comment trouver qui l'a tué si tu ne le touches pas ?
Emerson: On sait déjà qui l'a tué.
Chuck: Donc le mystère, c'est comment il est mort ?
Emerson: On le sait déjà aussi.
Chuck: OK, comment il a été tué et par qui ?
Emerson: Ouais, qui est donc le meurtrier ?
Narrateur: L'œil du Pâtissier se crispa... à l'idée du mensonge qu'il allait dire, mais finalement, il dit la vérité.
Ned: Moi.
Chuck: Pardon ? Tu as tué quelqu'un ? Pourquoi l'avoir tué ?
Ned: Je n'ai pas... Oui, c'est pourquoi il est mort...
Emerson: Arrête de parler, s'il te plaît.
Chuck: Tu n'as pas quoi ?
Emerson: Ecoutez, il faut un ticket pour ce voyage, s'il est déjà poinçonné, il faut alors prendre celui d'un d'autre.
Ned: Pourquoi tu continues ?
Emerson: J'arrache le pansement.
Ned: Je ne suis pas un boucher, je l'enlève petit à petit... en le passant sous l'eau chaude, c'est comme ça.
Emerson: Arrache-le.
Ned: Je n'ai pas tué activement, je ne suis pas un tueur actif, je ne suis pas un meurtrier.
Chuck: Tu as tué quelqu'un pour moi ?
Ned: Ce n'était pas ma faute. C'est dù au hasard de la proximité, je n'ai pas choisi à qui ça arriverait, c'est juste arrivé.
Chuck: Mais tu savais que ça arriverait.
Ned: J'étais dans l'incapacité totale de penser. Je ne pensais qu'à une chose, c'était toi et ça occultait toutes les autres pensées, y compris celle de te toucher à nouveau.
Chuck: Donc chaque minute que je célébrais n'était pas vraiment à moi.
Narrateur: Alors que Chuck comprenait que la vie qu'elle menait n'était pas la sienne... Olive pensait à la vie qu'elle ne menait pas.
[PIE HOLE. Olive remplit un distributeur de sucre, quand une connaissance refait son apparition]
Alfredo Aldarisio: Puis-je faire une observation ?
Olive: Compliment ou critique ?
Alfredo Aldarisio: Je dirais une opinion neutre, ni un compliment ni une critique.
Olive: Allons-y pour la pause "opinion neutre".
Alfredo Aldarisio: Elle ne sera neutre que pour cette partie de la discussion, mais des observations élogieuses lors de la discussion qui suivra me permettront de me proposer pour réparer la machine à expresso.
Olive: Quelle est la pensée neutre ?
Alfredo Aldarisio: Vous avez l'air malheureux.
Olive: Ce n'est pas un choix !
Alfredo Aldarisio: Aucune anxiété, névrose, pathologie ?
Olive: Comme tout le monde... Vous êtes fort en quoi ?
Alfredo Aldarisio: Je suis fort en bonheur. Je l'ai soumis à ma volonté et mis en bouteille par commodité [sort une mallette à l'intérieur de laquelle se trouvent des douzaines de petites bouteilles] C'est homéopathique.
Olive: Vous voulez dire que ça rend gai...
Alfredo Aldarisio: Gai dans le sens où ça rend brillant et heureux. Vous n'aurez plus jamais à vous soucier de voir l'oxygène fuir la pièce.
Olive: N'allez pas ennuyer les clients avec ça. C'est la maison de la tarte ici, pas un refuge d'herboriste.
[CUISINE DU PIE HOLE: Chuck entre par la porte de derrière, Ned sur ses talons, Emerson les rejoint]
Ned: Chuck, dis quelque chose...
Chuck: Je passe ma vie à chercher, mais je ne sais que dire, oh, j'oubliais, ce n'est même pas ma vie, n'est-ce pas ? [Chuck part et Olive sourit, sentant une opportunité et le suit dans la cuisine mais Ned l'envoie faire autre chose]
Ned: Pas maintenant ! [Olive part; puis, à Emerson] Je me sens violé. C'était mon information.
Emerson: Il y a tes informations et il y a mes informations. C'était notre information. T'as laissé un homme mourir, en ma compagnie, ça aurait pu être moi.
Ned: Mais c'était pas toi.
Emerson: Mais ça aurait pu. C'était un associé de business, comment on a eu la mariée morte selon toi ?
Ned: Mais il volait des trucs sur les cadavres.
Emerson: Peu importe comment il gérait son business, il ne s'est jamais mêlé du mien, toi par contre, tu m'as rendu complice de meurtre.
Ned: Arrête de dire ça, je n'ai tué personne. Il n'y avait ni préméditation ni volonté, peut-être... un homicide accidentel, involontaire.
Emerson: Tu as accidentellement, involontairement laissé vivre une morte ?
Ned: Eh bien...
Emerson: Je me doutais de ta réponse. Lawrence Schatz a été assez tué pour décider son frère à m'engager pour trouver son meurtrier.
Ned: Pourquoi t'as pris cette affaire ?
Emerson: Ca t'arrange que j'aie pris cette affaire. Je m'assure que personne d'autre ne la résout. Ecoute, je ne voulais pas te suivre dans cette voie, je comprends ton expérience et que ce soit traumatisant, mais pour l'instant, je dois parler à Lawrence Schatz avant qu'on l'enterre, demain.
Ned: Je n'y retourne pas, ce serait retourner sur le lieu du crime, c'est stupide, et en plus, pour lui demander quoi ?
Emerson: Je veux savoir ce que Lawrence a fait de tous ces biens familiaux.
Ned: Pour pouvoir... les rendre aux familles et... les aider à faire leur deuil ?
Emerson: Oui... car une fois le deuil passé, place à la joie, et avec la joie vient l'argent... et Louis Schatz arrêtera de poser des questions sur la mort son frère.
Ned: Je ne toucherai pas Lawrence Schatz, c'est trop traumatisant. C'est un point sensible pour moi...
Emerson: C'est comme ça ?
Ned: Oui. C'est comme ça.
Emerson: A vos ordres... Meurtrier...
Narrateur: Le Pâtissier se justifiait en pensant que les circonstances de la mort de Lawrence Schatz étaient hors de son contrôle. Il n'était pas coupable... Justifier ces justifications à l'homme qu'il avait tué par inadvertance était une chose qu'il préfèrerait ne pas faire.
[DEVANT LE PIE HOLE: Chuck est assise contre la voiture de Ned quand ce dernier sort]
Chuck: Je veux parler à Lawrence Schatz. Je veux que tu lui parles aussi.
Ned: Pourquoi je ferais ça ?
Chuck: Pour que tu t'excuses et que je le remercie.
Narrateur: Tandis que le Pâtissier se retrouvait sur la scène de son crime, Chuck se retrouvait là où sa seconde vie avait commencé, mais... sachant désormais comment ça avait commencé.
[MAISON FUNERAIRE SCHATZ: Le trio se tient devant le cercueil de Lawrence Schatz. Les yeux de Chuck s'écarquillent en voyant un homme identique au directeur des funérailles, mais portant un survêtement et une moustache]
Chuck: Vous êtes déjà venus ici ?
Ned: Lawrence Schatz ?
Louis Schatz: Louis. Lawrence est mort. Salut, Emerson.
Emerson: Salut, Louis.
Chuck: [sourit en voyant le T-Shirt de Louis avec le logo:] "Darling mermaid Darlings" !
Louis Schatz: On vient juste d'enterrer leur nièce, Charlotte Charles, c'est la tournée.
Chuck: Oui, c'est si excitant.
Louis Schatz: La tournée a été annulée. Elles sont dans l'ombre, un genre de retraite émotionnelle. On s'est déjà rencontrés ?
Chuck & Ned: Non.
Narrateur: La cause de la retraite émotionnelle des Darling Mermaid Darlings, la voici... Après la perte de Chuck, Tantes Lily et Vivian avaient une meilleure appréciation de la préciosité de la vie. Valises bouclées, bonnets attachés et écran total vigoureusement étalé, elles étaient enfin prêtes à commencer leur retour tant attendu, [MONTAGE: Une affiche annonçant les"Darling Mermaid Darlings: A Synchronized Swimming Extravaganza. Coming Soon to a Body of Water Near You". MAISON DES CHARLES: Lily et Vivian portant sacs avec des queues de sirènes, s'apprêtent à partir quand Lily ramasse le courrier et tombe sur une carte postale de Tahiti] mais pas aujourd'hui. A leur surprise, quelque chose les attendait au courrier du matin, entre les petites annonces et les annonces publicitaires.
Tante Lily: Ca vient de Charlotte.
Narrateur: A ce moment, juste un instant, tante Lily oublia que Chuck était morte... ou du moins, morte pour elle, puis, elle se souvint.
Tante Vivian: Pauvre, pauvre Charlotte.
Narrateur: Et du coup, les Darling Mermaid Darlings annulèrent leur retour.. [Lily se retourne pour monter les escalier, fait une pause pour soulever son cache-oeil afin de libérer quelques larmes]
Tante Lily: Je vais prendre un martini et aller me coucher.
Louis Schatz: Larry est mort le jour des funérailles de la touriste solitaire Charlotte Charles. On n'enterre pas souvent une célébrité.
Emerson: Célébrité...
Chuck: Enterrer une célébrité, même une pseudostar qui ne fut célèbre que par sa mort, ça doit être une pub pour les pompes funèbres, j'imagine.
Louis Schatz: Ca l'aurait été s'il n'y avait pas eu le scandale des vols de Larry... et son meurtre. Il est là . Je l'ai verrouillé pour que personne ne vienne salir son corps.
Ned: Vous êtes sùr qu'il a été assassiné ?
Louis Schatz: J'ai rassemblé toutes les pièces. Mon gars, j'ai une sacrée histoire à raconter.
Narrateur: Et voici l'histoire que Louis Schatz conta... Il détailla une série d'évènements qui commencèrent quand il surprit Lawrence en flagrant délit.
[FLASHBACK: Lawrence est surpris la main dans le sac par un parent. Louis apparait derrière le parent et secoue la tête, déçu]
Lawrence Schatz: Je préparais juste le corps pour l'inhumation. Votre femme est superbe comment vous vous êtes rencontrés ?
Louis Schatz: Larry... Comment as-tu pu ?
Narrateur: Quand la nouvelle de Lawrence pilleur de défunts se répandit dans la communauté de Coeur d'Coeurs, ce fut un scandale public. [MONTAGE: Le bureau de poste est submergé par les lettre de haine adressées à la maison funéraire] Nombreux courriers haineux et menaces de mort par centaines rendirent Lawrence mort de peur de dire la vérité. D'après Louis, il ne confessa ses péchés qu'à la seule personne qui lui pardonnerait à coup sùr. [Un Lawrence en pleurs se confesse à son frère, Louis]
Lawrence Schatz: J'ai tout enterré là où personne ne le trouvera.
Louis Schatz: Tu dois tout rendre.
Lawrence Schatz: Mais je les ai enterrés vraiment profondément.
Narrateur: Louis insista sur le fait que la seule chose que Lawrence n'avait pas révélée était l'emplacement où était enterré son butin. Il emporta ce secret dans sa tombe quand il mourut apparemment d'une crise cardiaque. [MONTAGE: Des douzaines de parents en colère hurlent en direction de Louis] Mais alors que Louis était cerné de familles en colère, réclamant le retour de leurs biens familiaux, il commença à se demander... Et si ce n'était pas une crise cardiaque ? Et si son frère avait été assassiné ? Et si, parmi les centaines de lettres adressées à Lawrence Schatz, menaçant sa vie, l'une d'elles était une promesse ? Et si son frère avait été assassiné et qu'il était le suivant ?
[SALLE D'EXPOSITION DU DEFUNT: Louis regarde son frère, dans le cercueil]J'ai dit à Larry que c'était un mauvais karma.
Louis Schatz: Tout ça me rend malade... vraiment malade. Savez-vous ce que c'est de vivre dans la peur constante de pouvoir tomber raide mort là où vous vous tenez à cause de ce qu'un autre ferait ?
Emerson: Alors, on peut fumer un cigare ensemble, bienvenue au club.
Louis Schatz: Je ne fume pas, Larry fumait. [prend le cigare dans la veste de Lawrence et le donne à Emerson] Voilà, prenez-le. Il le ferait. C'est vrai ce qu'on dit sur les jumeaux, sa vie est ma vie. C'est étrange de partager une vie. La mienne est pourrie maintenant. Je voudrais tant rendre ce qu'il a pris.
Emerson: Nous pourrions lui dire adieu, pendant que vous nous rassemblez ces lettres d'insultes.
[Louis part et Emerson ferme la porte]
Narrateur: Alors qu'ils se tenaient devant l'homme mort pour l'un d'eux, et tué par l'autre, Chuck et le Pâtissier préparaient soigneusement leurs mots. [Ned lance sa montre-chronomètre et touche Lawrence]
Lawrence Schatz: Oui ?
Ned: Je m'excuse pour ce que j'ai fait. C'était surtout un accident, mais un peu voulu, même si par inadvertance, je suis désolé de l'avoir fait. C'est tout.
Chuck: Bonjour.
Lawrence Schatz: Touriste solitaire Charlotte Charles, vous êtes dans mon comité d'accueil ?
Chuck: Plus une bénéficiaire, car je suis en vie parce que vous êtes mort.
Lawrence Schatz: Je suis un sacrifice humain ? [regarde autour de lui] Salut, Emerson !
Emerson: Salut, Larry, qu'est-ce que t'as fait des trucs que t'as volés aux morts ?
Lawrence Schatz: Pourquoi tu demandes pas à Louis ?
Emerson: Louis dit que tu les as enterrés.
Lawrence Schatz: Et tu le crois ? Tu l'as vu ? Comment je suis mort ? On m'a tué ? C'est Louis qui m'a tué ?
Ned: Personne ne vous a tué... en soit.
Chuck: Si, ils vous ont tué, pour que je puisse vivre.
Ned: Rien de personnel, je ne vous ai pas choisi, la sélection est purement aléatoire, mais la proximité n'a pas aidé.
Emerson: C'est Louis qui a ce que t'as volé ?
Lawrence Schatz: Ce qu'ON a volé. C'est une affaire de famille. Louis a tout, sauf cette montre. [montre une montre de poche dorée, suspendu à la poche de sa veste, portant les initiales "C.C."]
Chuck: Mon père m'avait offert exactement la même.
Lawrence Schatz: Elle était avec vous dans le cercueil. Vous me prenez la main dans le sac !
Chuck: Vous me l'avez volée ?
Lawrence Schatz: Elle ne vous servait plus à rien. [elle attrape la montre et, en colère, referme le cercueil; les cris de Lawrence sont étouffés] Qu'est-ce que vous faites ? Qu'est-ce que vous faites ?
Ned: [essaie de soulever le couvercle du cercueil] C'est coincé.
Emerson: T'as pas intérêt à déconner !
Ned: 29 secondes.
Emerson: Alors là, non ! [il tourne les talons et sort en courant, les doigt croisés]
Narrateur: La minute était sur le point de se terminer. La sélection aléatoire commencerait bientôt.. [Ned et Chuck se démènent avec le couvercle; Ned prend une urne]
Ned: 5 secondes !
Chuck: Peut-être que je devrais lui rendre sa vie.
Ned: Ca marche pas comme ça. Donné, c'est... donné! [il jette l'urne contre le mécanisme du cercueil et ce dernier s'ouvre]
Lawrence Schatz: C'est pas cool, les amis ! Regarde... [Ned le touche et il meurt à nouveau; Ned et Chuck se laissent tomber à terre]
Chuck: Je suis touchée que mes tantes aient pensé à m'enterrer avec. Mon père l'a portée, avant moi. Puis l'autre l'a portée, ce qui me met en colère.
Ned: Tu l'as reprise ?
Chuck: Oui. Ca fait plaisir de récupérer des choses. Mes tantes ont annulé leur tournée. J'étais impatiente d'aller les voir, cachée dans la foule, avec des lunettes de soleil et une ombrelle, les admirer dans leurs costumes de sirènes... Il a dit qu'elles n'allaient pas bien, il a dit qu'elles ont fait une rechute dans la dépression. On pourrait pas seulement...
Ned: Tu ne peux pas voir tes tantes. Désolé...
Narrateur: Si Chuck ne pouvait pas rendre la vie qu'on lui avait donnée, elle voulait au moins pouvoir la partager avec ses tantes Lily et Vivian.
[DEHORS: Ned et Chuck rejoignent Emerson qui est assis sur un banc, en train de fumer le cigare de Lawrence]
Emerson: Aucun mort à déplorer là-bas ?
Ned: Non.
Emerson: Chouette !
[MONTAGE: Le gros titre d'un journal annonce: "Dead Funeral Director Robbed from the Dead"]
Narrateur: Quand Lawrence Schatz fut accusé d'avoir volé les morts, les frères Schatz reçurent 1867 lettres d'insulte, énumérant chacune les objets volés.
[PIE HOLE: Le trio est assis dans une alcôve, submergée par les lettres de haîne]
Ned: Louis Schatz est un sale gros menteur. "Gros" en référence à ses mensonges, pas à son apparence physique.
Chuck: Je ne lui en veux pas d'avoir menti, si je pouvais rejeter une faute sur... un défunt de ma famille... surtout s'il est coupable, je pense que je le ferais.
Emerson: Il m'a pris pour Candide, à m'engager pour passer pour un innocent. Il sait depuis le début où le butin est enterré. Mais c'est pas grave, je vais suivre son gros cul de menteur jusqu'à ce qu'il m'y amène, puis, je vais l'empocher.
Chuck: Tu peux pas voler les morts.
Emerson: C'est pas moi qui les ai volés. Ils n'ont aucune excuse, mais maintenant, c'est fait. Je ne suis pas le pirate, je cherche juste le trésor.
Chuck: La métaphore du pirate est minable.
Emerson: Elle est adaptée. Je trouve un trésor de pirate mort au fond de l'eau, je le prends, peu importe à qui il appartient, car maintenant, c'est à moi.
Chuck: Ca, c'est pas une pièce d'or, c'est le bien de quelqu'un. Prendre à un pirate ce qu'il a volé, c'est voler, ce n'est pas sans conséquence.
Emerson: S'il est enterré avec un mort, c'est qu'ils n'en voulaient plus.
Chuck: Et si Lawrence Schatz avait été tué pour le trésor ? Avant que tu te t'occupes de son cas...
Ned: Tu peux pas le dire autrement ?
Chuck: Il y a beaucoup de haine dans ces lettres, il faut être très en colère pour en arriver à écrire une lettre. Ces gens sont furieux... L'un d'entre eux pourrait être le tueur.
Emerson: Lawrence Schatz n'a pas été tué. C'était un homicide involontaire, accidentel.
Ned: Je te remercie.
Emerson: Il n'y a pas de tueur.
Narrateur: Quoi qu'il en soit, quelqu'un pensait au meurtre...
[DEHORS: un homme mystérieux, caché dans l'ombre, observe le trio par la fenêtre du Pie Hole. Plus tard, Chuck parcourt les lettres, seule]
Narrateur: Alors que Chuck listait de nouveaux héritages volés, elle considéra ce que ses tantes avaient perdu et ne retrouveraient jamais.
Chuck: C'est déprimant.
Alfredo Aldarisio: Vous avez dit "déprimant" ? [Soudain, Alfredo Aldarisio apparait avec sa malette] Herboristerie médicale approuvée par la FDA.
Chuck: Comme un tyran pour émotions.
Alfredo Aldarisio: Elles doivent être brutalisées, du moins entretenues. Permettre une dépression, c'est comme gâter un enfant horrible et têtu. Si vous le laissez faire, vous ferez tout ce qu'il voudra. Alors, tyrannisez et faites-le bien.
Chuck: Tout le monde doit être brutalisé parfois... Vous avez un prospectus ?
Alfredo Aldarisio: J'ai une brochure, si vous voulez. Nos herbes contre la dépression contiennent des ingrédients bien dosés, prouvés et fabriqués avec un contrôle qualité très strict.
Chuck: "Herbes contre la dépression" sonne mieux qu'antidépresseurs.
Alfredo Aldarisio: Et moins d'effets secondaires.
Chuck: Je peux ?
Alfredo Aldarisio: Je ne peux pas vous les donner, c'est une substance contrôlée... mais j'ai des échantillons. [lui donne un lot de compte-gouttes; plus tard, seule dans la cuisine, Chuck fait une tarte, dépose quelques gouttes dans la préparation et finit en gratinant le dessus de la tarte]
Narrateur: Chuck ne pensait pas à elle, mais elle pensait à ses tantes. La vie qu'elle vivait n'étant pas la sienne, Chuck trouva le moyen pour que ce cadeau soit un cadeau qu'elle offrirait. Elle prit en charge le bonheur de Lily et Vivian, et elle intervint. Même après qu'elle soit morte et partie, Chuck trouva une solution pour faire ce qu'elle avait fait toute sa vie : prendre soin de ses tantes. [après que la cuisson soit terminée, elle dépose la tarte dans le frigo dédié aux livraisons. Le lendemain matin, Olive surveille le livreur]
Olive: Oh, vous en avez oublié un...
Apprenti: Hors de ma zone.
Olive: Ce n'est pas si loin. [sort la boîte du frigo] Voulez-vous rester un apprenti ou devenir un homme ?
Apprenti: Apprenti, soyez donc l'homme. [il part]
Olive: Mais c'est mon jour de repos... et je suis une fille.
Narrateur: Dans son for intérieur, Olive s'identifiait au malheur de la tarte abandonnée. Elle était destinée à quelqu'un et sans un petit effort, elle ne serait jamais avec la personne à qui elle était destinée. [Elle ferme la porte du frigo et part, ne remarquant pas le jumeau mort dans l'autre partie du frigo] Et malheureusement pour Louis Schatz, son destin était de finir avec son frère. [Plus tard, Ned est train de préparer une tarte quand Chuck le rejoint dans la cuisine]
Chuck: Je ne t'ai pas entendu partir ce matin.
Ned: Je ne t'ai pas entendue rentrer hier soir.
Chuck: Je me parlais à moi-même.
Ned: De quoi vous avez parlé ?
Chuck: Je me suis demandé, si je prenais d'assaut un château pour sauver la belle au bois dormant de la mort, et que dans la bataille, ma valeureuse épée agile et sûre, volait et tuait un infortuné hors-la-loi dans la foule alentour, comment je me sentirais ?
Ned: As-tu réussi à sauver la belle au bois dormant ?
Chuck: Dans ce scénario, ouais.
Ned: Et comment tu te sentirais dans ce scénario ?
Chuck: Je me sentirais heureuse puis mal, puis surtout heureuse et puis... j'y penserais trop, et puis je me sentirais mal à nouveau.
Ned: C'est en quelque sorte ce que je ressens/exactement ce que je ressens. Je ne veux pas que tu penses que je suis un tueur. [se dirige vers le frigo]
Chuck: Je ne veux pas le penser non plus, je veux penser à toi comme le prince charmant. Je ne veux pas t'amener à un standard, mais c'est juste que...
Ned: C'est pas bon...[se décale pour que Chuck puisse voir le corps de Louis Schatz]
Chuck: As-tu...
Ned: Non. Non !
Narrateur: Tandis que Chuck et le Pâtissier trouvaient le frère Schatz mort dans le congélateur... Olive Snook examinait les conséquences d'avoir traversé plusieurs villes pour faire une livraison à une adresse qui ne faisait pas partie de la tournée habituelle.
[A L'EXTERIEUR DE LA MAISON DES CHARLES: l'imagination hyperactive d'Olive est lancée à plein gaz et elle se dirige d'un pas hésitante vers la porte d'entrée.]
Narrateur: Alors qu'elle se rapprochait de la porte d'entrée, Olive considérait le nombre effarant de crimes contre des livreurs et comme ce nombre augmentait. [arrive finalement sur le porche; sonne la sonnette, dépose la tarte sur une table et se dirige vers le portail, mais n'arrive pas à le rouvrir]
Olive: S.O.S.! S.O.S.! S.O.S.! S.O.S.! [Vivian apparait derrière elle portant une ombrelle et la boîte à tarte]
Tante Vivian: Cette tarte sent délicieusement bon.
[SALON DES CHARLES: Vivian sert une part de tarte à Olive]
Tante Vivian: Les tartes au petit déjeuner me font toujours penser à mère.
Tante Lily: Le vermouth me fait toujours penser à mère. Pourquoi avons-nous de la tarte et qui diable êtes-vous ?
Tante Vivian: Pardonnez Lily, lors de la dernière visite, il y a eu un cambriolage.
Olive: C'était dans tous les journaux du soir. Vous êtes les Darling Mermaid Darlings, Vivian et Lily Charles. J'ai vu votre spectacle au Callum County Country Fair quand j'étais petite fille. [s'arrête quand elle remarque que les tantes n'ont rien à faire de ses histoires]
Tante Vivian: Olive est dans la fabrication de tartes.
Tante Lily: Vraiment ?
Olive: Vous êtes les heureuses destinataires d'une tarte du Pie Hole, comme dans "ferme-la"... Ou plutôt, dans ce cas, "ouvre-la", car elles sont vraiment bonnes.
Tante Vivian: Le Pie Hole... j'aime ça. C'est provocant...
Tante Lily: Vous devez aimer les tartes pour en faire votre travail.
Olive: Il y a beaucoup à aimer au Pie Hole.
Tante Lily: Il y a du gruyère grillé dans la croûte.
Olive: Je ne savais même pas qu'on faisait ça.
Tante Lily: Charlotte aimait le gruyère.
Tante Vivian: Nous avons récemment perdu notre nièce... La touriste solitaire, Charlotte Charles.
Olive: C'est dans tous les journaux. Toutes mes condoléances, je suis sûre que vous en avez assez de l'entendre, je ne veux pas en rajouter à m... Vraiment toutes mes condoléances.
Tante Vivian: Elle doit venir de ce jeune homme qui vivait à côté quand Charlotte était petite.
Tante Lily: Il avait un esprit obscène pour un enfant. Il avait offert à Charlotte un Tee-shirt avec un castor pour son huitième anniversaire. Comment on l'appelait ?
Tante Vivian: Castor boy.
Tante Lily: Castor boy...
Tante Vivian: Il semble être devenu un charmant jeune homme.
Tante Lily: Castor boy a bien dit qu'il était Pâtissier. J'imagine qu'il donne des tartes à beaucoup de gens.
Olive: Castor boy est pâtissier ? Celui qui était l'amour d'enfance de votre nièce, la touriste solitaire, Charlotte Charles... qui est morte... A présent ? [les tantes arrêtent de manger et fixent Olive du regard]
Narrateur: La vérité sur la fille morte, qui ne l'était pas brûla la langue d'Olive< Elle n'osa la laisser sortir, donc elle prit une autre bouchée. Ne sachant pas que Louis Schatz était mort et coincé entre la pâte fraîche et les oeufs d'hier, Emerson Cod se préparait à surveiller chacun de ses gestes, dans l'espoir de trouver le trésor caché.
[BUREAU D'EMERSON: Le téléphone sonne et il répond]
Ned: Salut... Un des frères Schatz...
Chuck: C'est Louis...
Ned: Louis est dans mon congélateur et je ne sais pas comment il y est arrivé, sûrement pas tout seul, vu qu'il est mort.
Emerson: Tu te fais piéger.
Ned: Il dit qu'on se fait piéger.
Chuck: Pourquoi voudrait-on nous piéger ?
Emerson: Non, tu es piégé.
Ned: Pourquoi voudrait-on me piéger ?
Emerson: J'en sais rien. Peut-être s'imaginent-ils que tu as tué l'autre...
Ned: J'ai été découvert ? Quelqu'un sait ?
Emerson: Quelqu'un sait quelque chose et cette personne a probablement déjà appelé la police. [quelqu'un frappe à la porte d'entrée du Pie Hole: la police tente de regarde rà l'intérieur par la fenêtre]
Ned: La police est ici. [Ned lance sa montre-chronomètre et touche Louis, qui revient à la vie]
Louis Schatz: Salut.
Ned: Tu dois nous suivre.
Louis Schatz: Où va-t-on ?
Chuck: Tu vas au paradis.
Louis Schatz: On m'a accepté ?
Chuck: Oui, et le paradis ferme dans cinq minutes.
Ned: Ou plutôt une, en fait.
Chuck: Le paradis ferme dans une minute.
Louis Schatz: Emerson, tu vas aussi au paradis ?
Emerson: Ouais, on y va tous.
Louis Schatz: C'est bizarre, on est morts en même temps.
Emerson: L'extase !
Louis Schatz: Pas possible.
Chuck: Si... possible.
Louis Schatz: Larry est là ?
Emerson: Ouais, il nous a dit de te demander ce que t'as fait de tout ce qui a été volé aux cadavres.
Chuck: Ouais, mais tu dois d'abord nous dire qui t'a tué. Dieu voudra le savoir.
Louis Schatz: C'est à cause de la langue.
Emerson: La tienne ou celle d'un d'autre ?
Narrateur: Dans le cas présent, la langue appartenait à une vache. [FLASHBACK: Louis est dans son bureau à la maison funéraire, il mange son dîner, quand on voit une ombre apparaître: Louis commence à s'étouffer] Bien que Louis Schatz réduisait ses portions, elles n'étaient pas assez petites pour ne pas bloquer sa trachée quand il se trouva confronté à un client enragé.
Louis Schatz: Il a parlé d'un héritage de guerre de Sécession, puis, j'ai perdu connaissance. D'habitude, je recrache avant de m'évanouir.
Ned: Cinq secondes.
Louis Schatz: Il n'y a pas de ceintures là-dedans.
Emerson: Attends ! Qu'as-tu fait de tout ce qui a été volé aux... [Ned touche Louis, le faisant taire pour toujours] cadavres ?
Ned: Désolé. Que va-t-on faire du corps ?
Emerson: On va remettre Schatz exactement où il est mort, ainsi le salaud qui cherche à te piéger, verra comment on se fait piéger.
Ned: On ne sait pas qui est ce salaud.
Chuck: Si... Wilfred Woodruff.
Narrateur: Dans la liste de Chuck concernant le butin volé par les professionnels, elle avait lu une menace de mort plus que violente, écrite par un certain Wilfred Woodruff. [FLASHBACK: Chuck, seule dans l'alcôve du Pie Hole, lit le courrier reçut par les frère Schatz. MONTAGE: Un corps portant un uniforme de soldat de la Guerre Civile et une épée] M. Woodruff déclara qu'un héritage de la Guerre de Sécession, prétendument enterré avec son grand-père, avait été proposé lors d'une vente aux enchères en ligne qui conduisait aux frères Schatz. M. Woodruff écrit noir sur blanc, que la sanction pour avoir insulté l'honneur de la famille Woodruff d'une telle manière... était la mort.
DANS L'ATTENTE DE VOUS TUER.
[MAISON FUNERAIRE SCHATZ - PORTE D'ENTREE: Chuck descend les escaliers]
Chuck: Tout est fermé.
Ned: Quoi ?
[DEVANT LA MAISON FUNERAIRE: Le trio essaie de trouver comment rentrer à l'intérieur. Ils s'arrêtent devant la fenêtre du cellier]
Emerson: Je passerai pas.
Ned: Bien sûr que si. C'est bien assez grand. [Emerson avait raison, il est bloqué à mi-chemin au travers de la fenêtre. A l'intérieur, Ned est face à la partie inférieure d'Emerson]
Ned: La fenêtre semblait plus grande de là-haut.
Chuck: Vous êtes coincé ?
Emerson: Non.
Chuck: Mais si, vous êtes comme Winnie l'Ourson. Donnez-moi vos pattes, Ourson. [Emerson abandonne et tend ses mains; Chuck tire, en bas, Ned tire aussi]
Emerson: Arrêtez de me tirer !
[CELLIER: Dans la lumière tamisée, Ned ne voit pas tous les cadavres... ]
Ned: C'est pas bon du tout... [Soulève le premier draps pour révéler un vieil homme]
Homme: Que ne comprenez-vous pas dans "Ne pas ressusciter" ? [touche l'homme et il meurt; Ned découvre un second corps, celui d'une jeune femme]
Femme: Chéri, t'as éteint le gaz ? [touche la femme et elle meurt; ses yeux s'habituant, Ned remarque un corps qui bouge sous un draps et révèle un jeune homme asiatique. Il touche l'homme mais rien ne se passe; jusqu'à ce qu'il s'éveille et dresse une épée devant lui...]
Ned: Wilfred Woodruff ?
Narrateur: Le Pâtissier examina les choix, qui l'avaient conduit jusqu'à cet instant, instant qui pourrait être le dernier. [Woodruff dirige l'épée vers Ned] L'ironie d'être terrassé par l'homme qui avait tué le jumeau de celui qu'il avait tué, n'échappait pas au Pâtissier. Autre chose ne lui avait pas échappé... son agilité.
[Ned bouge et Woodruff coupe le pied d'un corps à la place; le deux se font peur en même temps]
Ned: Oh, mon Dieu ! [Ned attrape une longue barre de métal pour se défendre]
Emerson: Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ned: Wilfred Woodruff a trouvé son épée !
Wilfred Woodruff: Je propose de régler ça sur cette ligne si ça doit prendre tout l'été.
Ned: Quelle ligne ? C'est l'automne.
Wilfred Woodruff: Ulysses S. Grant a dit ça... Pas tout, juste la dernière partie. Malchance à la bataille de Chattanooga. Mon arrière arrière arrière arrière grand-père l'a fièrement combattu avec cette épée.
Ned: Vous avez été adopté ?
Narrateur: Wilfred Woodruff n'avait pas été adopté. [FLASHBACK:] Par une chaude journée d'été, en 1863, l'arrière arrière arrière arrière grand-père de Wilfred Woodruff, Phan Bing Wu, posait des rails pour la Central Pacific Railroad. Tous décidèrent qu'il leur fallait une meilleure vie. La guerre faisant toujours rage, les autres décidèrent d'aller au nord-ouest. Pourquoi Phan Bing Wu choisit d'aller au sud-est reste un mystère. Certains parlèrent de destinée, d'autres, d'un coup de chaleur. Par la suite, Phan Bing fut obligé de voler les vêtements d'un soldat mort. Reprenant son voyage, il se rendit bientôt compte qu'il n'était pas seul. Phan Bing réalisa immédiatement qu'il n'appartenait pas à cet endroit ou cette époque. Mais cet endroit et cette époque semblaient plus qu'heureux de l'avoir. Décoré pour son courage lors de la bataille de Chattanooga et la seconde bataille de Murfreesboro, Phan Bing partit à la recherche de sa propre branche... de l'arbre généalogique des Woodruff.[de retour à la morgue, Ned se bat vaillamment avec Woodruff]
Wilfred Woodruff: Cette épée devait être enterrée avec mon grand-père, au lieu de ça, on la trouve aux enchères sur le net, ce qui... m'a offensé !
[DEHORS: Inconsciente de la bataille dans le cellier, Chuck essie toujours de sortir Emerson de son piège]
Chuck: Rappelez-vous, l'esprit rend l'Ourson moins gros.
Emerson: Je suis peut-être coincé... mais je peux quand même atteindre mon pistolet.
[CELLIER: Woodruff arrive à bloquer Ned dans les escaliers]
Je devrais te dire que j'ai été maître d'arme remplaçant 3 fois au régiment volontaire d'infanterie de reconstitution, du sud de la région.
Ned: Je voulais être un Jedi. Tu as tué Louis Schatz et tu l'as mis dans mon congélateur. Je mets de la nourriture dedans !
Wilfred Woodruff: C'est pas ma faute, c'est juste arrivé. Pas comme tu as tué Lawrence Schatz.
Ned: C'est faux !
Wilfred Woodruff: Je t'ai vu.
Ned: T'as vu que dalle.
Narrateur: Wilfred Woodruff avait vu plus que les dalles en allant voir Lawrence Schatz à propos de l'épée de son arrière arrière arrière arrière grand-père. [FLASHBACK: Woodruff s'approche de Lawrence Schatz après qu'il se soit effondré dans la salle de bain et voit Ned sortir de la salle en courant] Il avait vu le Pâtissier s'enfuir du lieu du meurtre de Lawrence Schatz.
Ned: Je ne l'ai pas touché, à part après sa mort, dans son cercueil.
Wilfred Woodruff: Je n'ai pas touché Louis Schatz, à part après sa mort, quand je l'ai emmené en camion.
Ned: Tout ça pour une lettre odieuse ?
Wilfred Woodruff: C'était une menace de mort. Puis quelqu'un est mort. C'est quelque chose qui a le pouvoir de te hanter.
Ned: A moins de piéger quelqu'un, sale con !
Wilfred Woodruff: Je n'avais pas le choix.
Ned: Bien sûr que si, chacun de nos actes est un choix. Avoine ou céréales, autoroute ou petites routes, l'embrasser ou pas ? On fait des choix et on doit vivre avec les conséquences. Si quelqu'un en est blessé, on demande pardon, c'est le mieux qu'on puisse faire.
Wilfred Woodruff: Je peux faire mieux !
Chuck: Ned ? [Woodruff la voit et commence à monter les escalier; Ned jette son "épée" verticalement dans un mur afin que Woodruff se prenne les pieds dedans et tombe à la renverse; Ned attrape l'épée de Woodruff]
Chuck: A l'aide ! Frappe, Ourson, frappe ! [Emerson kicks out his legs and knocks Woodruff out; Chuck sees Ned draped in the red curtain holding the sword]
Narrateur: A ce moment précis, Chuck vit le Pâtissier, peut-être pas tel qu'il était vraiment... mais tel qu'elle le verrait toujours... son prince charmant...
[AU PIE HOLE: Olive entre avec un nouvel espoir et de nouvelles connaissances]
Narrateur: Le sang d'Olive Snook bouillonnait par une opportunité de révélation. Elle voyait que Chuck avait maquillé sa mort pour des raisons malfaisantes.
Olive: Je sens les problèmes sur elle comme si elle avait marché dessus et qu'ils étaient coincés sous son talon.
Narrateur: Ce qu'elle ne voyait pas était la lueur distante de son propre prince charmant. [elle remarque que la machine à espresso a été réparée] La machine à expresso cassée, posée là, pour faire joli, sans personne pour la toucher, avait été touchée... remplie d'eau et de grains de café. [elle boit un espresso et ne voit pas Alfredo l'observer depuis l'extérieur du restaurant] Pour le moment, Olive ne voyait rien du geste romantique. Son expresso était bien trop amer, mais c'était loin d'être sa dernière tasse.
[BUREAU D'EMERSON: Il descend d'une échelle et se tapote le ventre, satisfait]
Narrateur: Emerson Cod n'était pas du tout amer, les frères Schatz lui avaient appris une leçon, pas ce qu'il avait gagné, mais ce qu'il voulait perdre... Il ne voulait pas vivre la même vie qu'eux... non pas qu'il ne voulait plus vivre des morts, mais il prit la décision de ne plus jamais être coincé, comme il l'avait été ce jour-là. . [SALON DES SOEURS CHARLES: Lily et Vivian sont en train de manger la tarte de Chuck et se sourient l'une l'autre] Au même moment, Lily et Vivian Charles profitaient d'un instant de plaisir avec du gruyère cuisiné dans la croûte.
[APPARTEMENT DE NED: à la TV:]
Présentatrice TV: Woodruff a été inculpé aujourd'hui pour sa participation dans la mort de Louis Schatz... Un personnage clé dans le scandale des pilleurs de tombes.
Narrateur: Cette vie offerte à Chuck était réellement un cadeau qu'elle continuait à offrir. Elle décida de faire le lien entre les héritages et les lettres pour les rendre à leurs héritiers légitimes, comme elle, elle avait été rendue au Pâtissier.
Ned: Je le referais.
Chuck: [regarde la boîte qu'elle est en train d'emballer] Il est bien comme ça.
Ned: Non. J'ai fait un choix et je le referais. J'ai... laissé mourir Lawrence Schatz, et si je devais faire un choix à nouveau, je referais le même. Tu peux le mettre en boucle, je le referais à chaque fois.Voilà à quel point je suis confiant sur le bienfondé de ce choix. Je suis désolé si ça fait de moi une mauvaise personne, mais... Je ne suis pas désolé que tu sois vivante.
Chuck: Je suis contente de ton choix et que tu l'aies fait volontairement... C'est bien plus drôle que si tu l'avais fait par accident. [ils se sourient]
Ned: Je vais voir s'il me reste de l'emballage plastique.
[END]
Fait par Elixir88